Reconversion vs revalorisation

Reconversion vs revalorisation

 

Réunis en assemblée plénière le 21 juin 2012, les directeurs cantonaux de l’instruction publique ont apporté quelques modifications aux règlements de reconnaissance (degrés préscolaire/primaire et secondaire I) pour faciliter les reconversions dans l’enseignement, pénurie oblige.

Plus de 40% des postes d’enseignants mis au concours outre-Sarine1 au printemps 2012 restaient vacants à la mi-juin. Die Situation ist weiterhin alarmierend! Les directeurs des établissements publics de la scolarité obligatoire ont à nouveau tiré la sonnette d’alarme. Elle a retenti jusque dans les travées de la Maison des cantons à Berne, siège de la CDIP, obligeant les directeurs cantonaux de l’instruction publique à assouplir les conditions d’entrée aux Hautes Ecoles pédagogiques. Principale innovation: les personnes de 30 ans et plus, qualifiées dans une autre profession et disposant d’une expérience professionnelle d’au moins 3 ans (300%) peuvent entamer une reconversion dans l’enseignement. Jusqu’ici, il fallait être porteur d’une maturité gymnasiale ou spécialisée avec orientation pédagogie. On pouvait aussi accéder à l’enseignement par d’autres voies à condition de réussir un examen de culture générale. Les personnes non titulaires de ces diplômes peuvent donc, à partir du 1er août 2012, se réorienter vers l’enseignement. La sélection se fera sur la base d’un dossier, voire d’un examen. La formation – 3 ans pour le degré préscolaire/primaire et 4 ans et demi pour le secondaire I – pourra être réduite en fonction des acquis reconnus (un an au plus pour le préscolaire/primaire, un quart du total au plus pour le secondaire I). Après une première année d’études à plein temps, elle combinera cours théoriques et enseignement rémunéré et délivrera un diplôme reconnu dans toute la Suisse2. C’est là aussi une nouveauté. Ajoutons que cette mesure n’est pas envisagée par la CDIP comme une solution valable uniquement en période de pénurie, mais comme une solution sur le long terme. Cet assouplissement, on le redoutait tout en le sentant venir. A situation extraordinaire, mesures extraordinaires. Au-delà des craintes fondées ou non, il apporte bien sûr du positif. Ces mesures de reconversion, déjà existantes depuis quelque temps en Suisse alémanique, rencontrent un certain succès. En outre, la venue, dans le milieu plutôt formaté de l’enseignement, de personnes issues d’autres secteurs, notamment du privé, s’accompagnera d’ouvertures intéressantes. Reste tout de même la question centrale: comment en est-on arrivé là? Que faire pour redorer le blason d’une profession qui peine à ce point à recruter? Une profession encore enviée, jalousée même, paradoxalement. La pénibilité croissante du métier y est pour beaucoup. D’autres voies attirent aujourd’hui davantage les jeunes universitaires. La durée de la formation menant au métier d’enseignant freine plus d’un candidat. C’est un autre paradoxe: d’un côté des formations régulières longues (bachelor académique / master académique + 3 ans de HEP pour le secondaire I) et d’un autre côté des formations accélérées – bradées? – pour contrer la pénurie… On ne doit surtout pas se satisfaire de l’alternative offerte par les formations accélérées. Il faut agir sur plusieurs plans pour revaloriser la profession: mieux vendre la profession auprès des bacheliers, améliorer les conditions de travail pour diminuer la pénibilité, limiter le plus possible la part administrative, repenser la durée de la formation à la HEP, réduire l’écart salarial entre le secondaire I et le secondaire II. Rien de moins!

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