Revalorisation

Revalorisation

Début novembre, M. Roch a levé le voile sur le dossier de la revalorisation du personnel enseignant. Proposition est faite d’augmenter le salaire des enseignants du secondaire I de 400 francs; pour les enseignants de l’école primaire, c’est une augmentation de 500 francs et une diminution du temps de présence en classe de trois périodes par semaine. Les calculatrices affichent aussitôt des comptes à huit chiffres. Les commentaires ne se font pas attendre sur les forums des médias qui en ont fait leur une, ni au café du commerce… Parmi lesquels, l’inévitable «Déjà tout le temps en vacances, et voilà qu’ils veulent encore plus d’argent!»

2011 restera sans doute comme une année charnière dans les annales de la scolarité obligatoire du canton du Valais. Après des années de discussions, réflexions et âpres négociations sur le besoin de revaloriser la profession, une étape importante a été franchie. Le Département de l’éducation, de la culture et des sports (DECS) est entré en matière et appuie des mesures concrètes et méritées. Les instituteurs, institutrices, toujours plus sollicités, ploient sous l’étiquette de «généralistes ». On leur en demande trop. Ils veulent du temps. Ils veulent aussi que leur profession soit revalorisée matériellement, conséquence somme toute logique de l’allongement de la formation. Le cycle d’orientation (CO) n’est pas en reste. Degré d’enseignement particulièrement exposé à la pénibilité, il vivra en outre plusieurs mutations d’importance dès août 2011: entrée en vigueur progressive de la nouvelle loi sur le CO, de la nouvelle grille horaire, ainsi que du nouveau Plan d’études romand. Nous aurions souhaité qu’un nouveau statut amène un peu de sérénité au milieu de tous ces changements, mais ce ne sera pas le cas avant 2012. Selon les informations du moment, la loi sur le personnel passera en première lecture au printemps 2011 seulement, en même temps que la RPT2 (nouvelle Répartition des tâches entre canton et communes, qui paie quoi?). On parlera donc surtout d’argent dans les travées du Parlement et dans les communes, ces prochains mois. Peut-on octroyer une telle augmentation aux enseignants? Sitôt la question posée, sitôt on esquive et lâche du lest en laissant entendre que l’augmentation – si augmentation il y aura – pourrait se faire de manière échelonnée. Il faut avoir vécu les paliers d’attente pour saisir toute la portée de cette stratégie. Rappelons ici, pour ceux qui l’ignorent, que cette mesure a permis à l’Etat du Valais de faire des économies substantielles, entre 1996 et 2003, en engageant du personnel payé avec un salaire plafonné d’abord à 94% du salaire de base, ensuite à 96%, puis à 98%, avant d’atteindre enfin le 100%. Et ses effets se feront encore sentir durant quelques années… 

Nous aimerions entendre un oui clair, unanime et ferme à la question posée. Oui, les enseignants méritent une grande reconnaissance. Ils ont accepté, sans trop broncher, des tâches et responsabilités autrefois du ressort des familles ou de la collectivité. Que de temps passé à relever le niveau du savoir-vivre, du savoir-être, du savoirfaire de nos élèves, avant de pouvoir dispenser le savoir scolaire! 

Que de temps passé à faire de l’administratif! Voilà une mission qui occupe une place toujours plus envahissante dans les journées de l’enseignant. L’informatique devrait améliorer la situation, nous répète-t-on. D’aucuns, proches de la retraite, espèrent ne pas connaître le jour où l’on arrivera à se saluer le matin par e-mail. 

On a suivi, bon gré mal gré, les incessantes réformes pédagogiques dans l’approche des langues, des mathématiques et des autres disciplines. Les enseignants valaisans ont su tirer profit du meilleur de ces méthodes. Les résultats Pisa le confirment. Il faut insister sur ce travail remarquable de mise à niveau entrepris par les maîtres primaires et secondaires pour s’adapter au mieux à cette évolution. 

Cependant, ô paradoxe, la considération générale n’a pas suivi cette montée en puissance de notre engagement. Autrefois hyper-considéré, tout comme le curé et le président, l’enseignant a perdu de son prestige. On le constate régulièrement dans nos journaux, nos médias. L’information objective fait trop souvent place aux clichés, voire à la volonté de nuire. Notre lobbyisme, pas suffisamment développé, peine à renverser la tendance. La profession a perdu de son attractivité, la féminisation du métier, loin de tout raisonnement machiste, suscite des inquiétudes, la pénurie a dépassé le seuil critique dans certains cantons. A Zurich, on doit maintenant engager des personnes non formées et leur dispenser des cours du soir avant de les mettre devant une classe. A Berne, les enseignants descendent dans la rue pour sensibiliser les politiques à leurs difficultés avant l’établissement du budget 2011. 

 

Bref, il est temps que notre blason soit redoré. Il faut que nous, enseignants, présents dans de très nombreuses familles, sachions faire valoir tout ce que l’on fait pour soutenir la société au plus haut niveau socio-éducatif et que l’on nous en sache gré finalement d’une manière générale, et plus particulièrement, au Grand Conseil.

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