SAEN: EDASCOL fera-t-il chavirer l’évaluation ? - 2/2023

SAEN: EDASCOL fera-t-il chavirer l’évaluation ?

Depuis deux ans déjà, une vaste réflexion a démarré dans notre école neuchâteloise à propos de l’évaluation des élèves. Ce « remue-méninges », qui touche toute l’école obligatoire, a provoqué de nombreuses réactions, parfois enthousiastes, souvent interrogatives, dubitatives, voire carrément hostiles. Ce sentiment de déstabilisation a été transmis aux responsables de cette formation, qui en ont pris acte. Mais le temps arrive maintenant de penser à la suite ...

 

 

En effet, après avoir passé de nombreuses heures à réfléchir sur l’évaluation et ses divers aspects, la question se pose avec toujours plus d’insistance, voire même d’impatience. Il y a un besoin de concrétisation, d’avancer vers un but, d’entrer dans la réalité de notre travail d’enseignant·es.

Petit rappel. Depuis plus de cinquante ans, la CIIP, en collaboration avec le SER, a peu à peu mis sur pied un Plan d’études romand, avec les moyens d’enseignement appropriés pour les différents domaines concernés. Les attentes fondamentales, les visées prioritaires, les objectifs à atteindre y sont définis de manière compréhensible. Ceci est la base de notre travail pédagogique et n’est, heureusement, pas contesté à l’heure actuelle en Suisse romande.

Chaque canton fixe ensuite librement les modalités de l’évaluation des apprentissages. Neuchâtel l’a fait et les divers arrêtés utilisés actuellement ne sont pas si vieux, puisqu’ils ont été édités en 2014 et 2015. La forme que doit prendre l’évaluation des élèves ( documents, recueils de traces, volume et temporalité des communications ) et le fond ( objectifs, commentaires, utilisation de codes, de notes, de moyennes ) ont été négociés au préalable avec les partenaires concernés ( communes, directions, syndicats, parents ) avant d’être fixés pour toutes les écoles du canton. N’oublions pas que la communication des résultats scolaires aux parents est un sujet hautement sensible et politique. À manipuler avec prudence, donc !

Or, actuellement, le SAEN constate avec étonnement un certain nombre de dérives. Des directives régionales voient le jour dans certains centres scolaires. Des décisions semblent se prendre dans des groupes restreints, apparemment sans concertation cantonale … Nous ne pouvons pas cacher une assez vive inquiétude ...

La tâche de définir quelles seront les modalités futures de l’évaluation dans notre canton revient au Comité de Pilotage évaluation du SEO. C’est son rôle. Le SAEN y participe avec enthousiasme. Les diverses propositions y sont dument discutées et négociées, avant d’être avalisées par le Département de la formation, de la digitalisation et des sports ( DFDS ). L’évaluation au cycle 3 est d’ailleurs en ce moment même au centre des débats de ce CoPil. Nous suivons ceci de près et ne manquerons pas de vous en informer en temps voulu. Ce processus prend du temps, mais il est néanmoins indispensable. Nous avons l’obligation d’avancer en bonne harmonie, toutes et tous ensemble. Sinon, la situation pourrait devenir conflictuelle. Le SAEN ne peut ainsi envisager un possible éclatement des directives cantonales au profit d’initiatives propres à chaque centre scolaire.

Peut-être serait-il utile de rappeler un passé pas si lointain où l’on évaluait beaucoup moins les élèves, et où ils et elles ne se portaient pas plus mal. Doit-on vraiment faire de l’évaluation un monstre compliqué et chronophage ? Ne devrait-on pas simplifier au maximum les directives, pour préserver le besoin de liberté pédagogique des enseignant·es et la possibilité d’apprendre à son rythme de chaque élève ? Depuis quand, en vertu de quoi, une évaluation à tout crin et omniprésente favoriserait-elle les apprentissages ?

Le SAEN serait choqué qu’EDASCOL aboutisse à un florilège de directives, consignes et recommandations en tous genres. Au contraire, nous nous réjouissons d’une école qui évalue moins, mais mieux, par petites touches, en respectant des temps différents selon les élèves, sans pressions inutiles. C’est beaucoup plus difficile à imaginer, et surtout à réaliser. Mais est-ce un prétexte pour y renoncer ? Surtout pas ! Votre comité cantonal et vos délégué·es au CoPil évaluation se réjouissent d’accueillir vos impressions à ce sujet. 

Pierre-Alain Porret, président du SAEN

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