SEfFB : Prévention scolaire – Une même humanité - 06/2024

SEfFB : Prévention scolaire – Une même humanité

Prévention scolaire – Une même humanité

 

Harcèlement, décrochage scolaire ou perte de confiance. La prévention contre ces maux est devenue une priorité pour nombre d’établissements scolaires.

 

 

Au rez-de-chaussée du Collège biennois des Platanes, l’ancienne École secondaire de Madretsch, les murs du bureau du travailleur social scolaire Antoine Le Roy sont tapissés de petites affiches et de feuilles volantes vantant les mérites de la prévention et de messages appelant les élèves à avoir confiance en eux, en elles. «Je reçois presque chaque jour des ados qui ont besoin de parler», explique-t-il. Certain·es effectuent spontanément cette démarche. D’autres le font, car des camarades, des membres du corps enseignant ou des parents se font du souci. «Il existe de nombreux cas de figure», poursuit Antoine Le Roy. «Plusieurs jeunes estiment être les cibles de harcèlement psychique, sexuel ou de plus en plus souvent de cyberharcèlement. D’autres présentent surtout des signes manifestes de démotivation et d’absentéisme.» Au risque de progressivement se déscolariser et carrément se couper de leurs camarades, de leur famille et des règles élémentaires de la vie en société. Avec en filigrane le péril de les voir aussi peut-être un jour s’affranchir de la loi.

«Ce travail est indispensable. Adolescent, j’aurais d’ailleurs aimé avoir pu m’appuyer sur de tels soutiens», poursuit ce quinquagénaire. Avec sa collègue Marie Rebmann et le soutien de la direction du Collège des Platanes et de la direction de la Formation, de la Culture et du Sport de la Ville de Bienne, Antoine Le Roy a expérimenté à la fin de l’année dernière une méthode nouvelle pour tenter de sensibiliser élèves et parents à la thématique de la prévention. «Nous avons créé et installé des affiches dans différents lieux ‘stratégiques’ de l’école comme les classes, les couloirs, mais aussi les vestiaires et les toilettes afin de faire passer ce message: tout le monde peut lutter contre le harcèlement.» Des affiches aux titres explicites: «Ici on pourrait intimider» ou par exemple «Ici aussi on peut stopper la violence.» Et cet autre message sous forme de conseil: «Prends soin de toi et des autres.» Cette démarche s’adresse donc non seulement aux potentielles cibles, mais aussi aux élèves qui, volontairement ou pas, se livrent à des formes de harcèlement, de manière verbale, physique ou virtuelle sur les réseaux qualifiés de «sociaux».

«Internet est bien sûr un gros problème», poursuit Antoine Le Roy. «Nous avons d’ailleurs mis sur pied des modules pour sensibiliser les élèves aux possibles dérives des réseaux sociaux.» Les écoles biennoises peuvent aussi compter sur les conseils de membres de la police cantonale qui viennent expliquer aux adolescentes et aux adolescents les frontières légales de Tik-Tok, Snapchat et autres Instagram. Bienne est une ville multiculturelle. Situé dans le quartier populaire de Madretsch, le Collège des Platanes en est la parfaite illustration, au point d’être parfois surnommé ironiquement «le Collège UNESCO»! «Cela ne change rien», affirme Antoine Le Roy. «Grâce notamment au travail incroyable de nos interprètes qui jouent aussi un rôle de médiateurs socioculturels, nous parvenons facilement à nous entendre avec les parents étrangers d’élèves qui s’interrogent et passent une période difficile. Nous parvenons très vite à parvenir à partager une même humanité.»

La démarche entreprise dans les écoles biennoises et notamment dans le Collège des Platanes répond à une véritable préoccupation. Selon la dernière enquête PISA sur la compétence des élèves dans les pays industrialisés, un·e élève sur dix de 15 ans fréquentant les écoles suisses déclare être régulièrement victime d’une forme de harcèlement dans le cadre scolaire. Mais cette enquête insiste aussi une fois de plus sur le fait que nombre d’enfants qui harcèlent sont aussi en situation de souffrance. «Cela confirme la complexité du problème et la nécessité d’avoir une approche différenciée et empathique de la problématique du harcèlement», conclut Antoine Le Roy. 

 

Mohamed Hamdaoui

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