SEfFB: « Redonner confiance aux élèves » - 11/2022

SEfFB: « Redonner confiance aux élèves »

Dans le canton de Berne, le programme enVOL permet de manière originale et efficace à des élèves en difficulté de reprendre confiance et de se révéler. La partie francophone du canton s’y associe depuis quelques années.

 

 

Chaque enseignante et chaque enseignant doit parfois faire face à des élèves qui manifestent un grave manque de confiance en soi. Parfois parce que leur environnement familial ne leur permet pas de s’épanouir. Aussi car le climat dans leurs classes d’écoles leur semble hostile. Ou encore parce que ces élèves traversent une crise existentielle plus ou moins profonde.

C’est pour tenter de leur venir en aide que le canton de Berne a mis sur pied le programme enVOL. Un titre évocateur, puisqu’un de ses buts est justement de permettre aux élèves en question d’apprendre progressivement à se servir de leurs ailes et à se valoriser.

 

Comme des stagiaires

Le principe au cœur d’enVOL est assez simple : pendant une année scolaire, les jeunes en question passent deux à quatre leçons par semaine dans une classe partenaire ( classe enfantine ou du premier cycle primaire )  dans laquelle il leur est demandé d’exercer certaines responsabilités. Un peu comme de jeunes stagiaires plus âgés, en somme.

Depuis 2019, ce programme est également proposé aux classes de la partie francophone du canton de Berne. « Actuellement, c’est déjà le cas dans des écoles primaires à Tramelan, Malleray et Bienne », explique Joseline Stolz. Désormais à la retraite, cette jardinière d’enfants de formation a ensuite dirigé durant de nombreuses années l’École du Marché-Neuf, à Bienne. Avec son ancienne collègue Béatrice Sermet-Nicolet, qui fut la rectrice du Gymnase français de Bienne, elle porte ce projet à bout de bras en présentant ce programme aux écoles intéressées et en accompagnant les membres du corps enseignant et les élèves qui y participent.

 

« Pourtant, je l'ai fait! »

« Le but d’enVOL n’est pas de faire de ces élèves de futures enseignantes et de futurs enseignants, mais de les valoriser et d’apprendre ou leur réapprendre à avoir confiance en leur personne », poursuit Joseline Stolz. Dans la mesure de leurs possibilités, ces élèves réalisent des projets avec des enfants de leur classe partenaire et en assument une partie des responsabilités. « Lorsqu’ils voient que leur projet prend forme et procure une satisfaction aux autres enfants, beaucoup arborent un grand sourire et disent : je ne pensais pas y arriver et pourtant je l’ai fait ! », s’enthousiasme Joseline Stolz.

Autre particularité essentielle du projet enVOL : il s’effectue avec un accompagnement vidéo, grâce auquel les jeunes prennent conscience de leur propre capacité à entrer en relation avec des enfants. En regardant les films, ces élèves en manque de confiance découvrent les forces et les ressources personnelles qui leur permettent de corriger une image d’eux-mêmes souvent négative.

Autre intérêt de ce projet : comme les stagiaires sont en contact avec les jeunes enfants pendant toute une année scolaire dans la classe partenaire, ces élèves assument des responsabilités et établissent des liens intensifs et profonds. « La démarche est vraiment enthousiasmante et je trouve que les premiers résultats sont vraiment probants », poursuit Joseline Stolz.

 

Soutien général

La crise sanitaire est hélas venue un peu ralentir le développement du projet enVOL. Actuellement, ce programme social est en cours dans une douzaine d’écoles du canton. Mais d’autres établissements scolaires ont manifesté leur intérêt. D’après ses initiantes et ses initiants, les premières expériences ont montré que les jeunes considèrent le projet enVOL comme « efficace pour leur développement personnel », au point que plusieurs jeunes souhaitent poursuivre l’expérience et effectuer une
deuxième année enVOL. Grâce à ce projet, une solution transitoire a pu être trouvée rapidement pour des jeunes qui vivent des situations de vie difficile. Pour les enseignantes et les enseignants, la collaboration avec ces « stagiaires » est perçue comme « utile et enrichissante », pour autant que le projet soit bien préparé et que les jeunes soient bien accompagné·es par la personne responsable d’enVOL dans leur école.

 

Échos positifs

L’association FLY mit Rückenwin, qui est à l’origine de ce projet, soutient les écoles du degré secondaire I pour la mise en route du projet enVOL via :

• une présentation du projet social enVOL au personnel de l’établissement scolaire ;

• une mise en route du projet avec la direction de l’école et la direction du projet ;

• une mise à disposition des documents nécessaires ;

• une introduction et une supervision des séances d’accompagnement vidéo ;

• un encadrement de l’école pendant les deux années du projet ;

• une évaluation du projet ;

• une organisation des rencontres de réseau.

« Pour l’instant, je n’ai eu que des échos positifs à propos d’enVOL », certifie Joseline Stolz.

 

Mohamed Hamdaoui

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