Le 14 juin dernier, une soixantaine d’enseignant·es francophones bernois·es se sont retrouvé·es pour traiter de la thématique REVOS ( Révision de la Loi sur l’école obligatoire ). Ce grand chantier provoque de nombreuses inquiétudes et interrogations au sein du corps enseignant et des thérapeutes ; une clarification de la situation actuelle et des défis restant à relever semblait importante pour « rassurer » et répondre aux questions des professionnel·les du terrain.

C’est d’abord Andrea Fuchs Fateh, responsable de l’enseignement spécialisé du canton de Berne, qui a pris la parole. Elle a expliqué en détail tous les changements opérés avec la réforme à propos de la terminologie et des nouveautés et possibilités pédagogiques ¹. Elle a aussi rappelé qu’en cas de besoin de conseils et de soutien, les enseignant·es pouvaient faire appel à Valérie Rytz.

Emmanuel Schwab a apporté l’éclairage du Service Psychologique pour Enfants ( SPE ). Il a relevé que 80 à 90 % des annonces étaient faites par les écoles, ce qui engendre une surcharge du travail administratif et des temps d’attente importants pour les prises en charge. Il a aussi clarifié les situations dans lesquelles les enseignant·es pouvaient solliciter le SPE pour participer aux réseaux et quand ils·elles pouvaient s’en passer.

Les participant·es ont ensuite pris la parole pour faire part de différentes problématiques rencontrées ; parmi celles-ci, la difficulté de tenir le délai du 1er novembre pour les annonces pour les soutiens élargis, en particulier pour les écoles enfantines et les élèves fraichement arrivé·es en aout dans les classes, ou encore l’augmentation des situations pédagogiques particulières et de la surcharge administrative qu’elles engendrent. La précarité des postes des enseignant·es spécialisé·es et des logopédistes a aussi été soulevée ; si, actuellement, un contrat d’une année est valable, un projet d’engagement possible pour un cycle est à l’étude au niveau cantonal.

L’après-midi, une table ronde a réuni Andrea Fuchs Fateh, Serge Büttiker ( inspecteur ), Olivier Solioz ( SER ), Damian Arribas ( logopédiste ), François Gremion ( HEP ) et Alain Jobé ( Formation Berne ) avec, comme médiateur, Pierre-Alain Porret du SAEN. Différentes questions ont été posées aux intervenant·es sur la thématique « REVOS : une question de moyens, de besoins mieux ciblés, d’optimisation de l’organisation et de la pédagogie ? ». Parmi les réflexions partagées, celle du rôle prépondérant des directions ; en effet, il est essentiel que chaque établissement développe sa propre culture d’école afin d’assurer une bonne qualité de vie au travail et une gestion de la charge de travail acceptable auprès de son personnel. Il est aussi nécessaire d’instaurer un plan d’action pour traiter les situations d’urgence que peuvent rencontrer le corps enseignant et les directions dans leurs écoles.

David Rey, président du SER, a apporté son regard sur les défis de la mise en place d’une école intégrative/inclusive de qualité. Il a relevé l’importance du temps que les enseignant·es doivent avoir à leur disposition pour pouvoir faire leur travail dans de bonnes conditions. L’après-midi s’est achevé avec la réflexion de Serge Ramel, portant sur les aspects pédagogiques et structurels : il a prôné une certaine flexibilité et liberté au niveau de chaque établissement, ceci tout en respectant les cadres légaux édictés par les cantons.

Cet après-midi thématique a permis de dresser un état des lieux de la réforme REVOS dont le SEfFB va suivre avec attention le développement. Il espère pouvoir proposer une suite à cette rencontre d’ici une à deux années et remercie tous·tes les participant·es et intervenant·es. 

Silvie Devincenti

¹ Cette présentation a été mise à disposition par son autrice ; il est possible de se la procurer en adressant un mail au secrétariat du SEfFB.