SEJ: OPTI M’A TUER … une deuxième fois ! - 9/2022

SEJ: OPTI M’A TUER … une deuxième fois !

OPTI M’A TUER … une deuxième fois !

 

Le fameux Plan équilibre 22-26 est enfin connu. Les 85 mesures qu’il comprend sont le fruit d’une intense cogitation d’un groupe de travail interne à l’administration. Car si ce Plan équilibre ressemble dans l’esprit au projet de sinistre mémoire OPTIMA, avec une confidentialité absolue imposée aux travaux du comité de pilotage, une nuance de taille différencie ces deux programmes d’économies : OPTIMA a été le fruit de réflexions menées par des politiques. Ici, les élu·es sont informé·es en dernière minute d’un projet technocratique et devraient trouver des solutions alternatives en moins de deux mois. Nous avons déjà vu mieux comme processus participatif.

 

Dans ce billet, nous allons nous intéresser aux mesures touchant le personnel de l’État. La Coordination des syndicats de la fonction publique jurassienne ( CDS ) a été informée de leur existence. En aucune façon elle n’a été associée à la réflexion et aucune négociation n’a été ouverte avec elle.

Commençons par une mesure qui ne se trouve pas dans la liste des 85 présentées récemment par le Gouvernement. Il s’agit de l’octroi du renchérissement en 2023. Le Gouvernement propose de n’accorder que la moitié de celui constaté au 31 juillet 2022 qui, par rapport à décembre 2010, base pour le calcul, est de 4,16 %. Ce ne sont donc que 2,08 % qui seront accordés, du moins proposés pour l’heure. Il faut se rappeler que ce genre de mesure a des effets à long terme sur le pouvoir d’achat des employé·es qui ne bénéficient pas de l’octroi du renchérissement dans son entier, ceci d’autant plus qu’aucun engagement n’est pris par l’exécutif cantonal pour un rattrapage ultérieur.

Pour les quatre mesures du Plan équilibre 22-26, la CDS a d’emblée annoncé qu’elle n’entrerait pas en matière sur des mesures pérennes ayant un effet important sur le statut des employé·es de l’État. La CDS pouvait entrer en matière sur des mesures provisoires jusqu’à l’arrivée de Moutier dans le Jura, élément majeur pouvant modifier sensiblement les prévisions financières faites aujourd’hui, et qui comporte de plus des engagements vis-à-vis des employé·es installé·es dans la cité prévôtoise qui risqueraient de créer une distorsion de droits entre le personnel de l’État jurassien actuel et le personnel provenant de Moutier, qui bénéficiera à vie du statut bernois.

La première mesure proposée est l’introduction d’une semaine de vacances supplémentaire non payée dès l’été 2023. Outre le fait que cette mesure ne sera pas simple à appliquer de manière similaire dans l’administration et dans l’enseignement, il faut savoir qu’elle entrainera une baisse des salaires de 1,92 %. Ainsi, couplée à l’octroi partiel du renchérissement, cela signifiera que les salaires n’auront été améliorés que de 0,16 % dès l’été 2023, c’est-à-dire une perte de 4 % sur le renchérissement calculé depuis décembre 2010 ! Avec l’inflation galopante que nous connaissons, l’augmentation prévue de l’électricité, des combustibles et des primes de caisse maladie, pour ne citer que ces éléments-là, une nouvelle baisse forte du pouvoir d’achat de la fonction publique jurassienne est à redouter. La CDS a fait savoir au Gouvernement qu’elle ne pouvait entrer en matière sur le cumul des propositions d’octroi partiel du renchérissement et d’instauration d’une semaine de vacances non payée. Une seule de ces deux mesures est acceptable pour la CDS.

La seconde mesure est la suppression du programme d’allègement du temps de travail lié à l’âge. La CDS n’est pas certaine que cela entraine une véritable économie, et a surtout voulu s’assurer que les bénéficiaires actuel·les pourront poursuivre leur programme mis en place dans ce cadre. Ce sera le cas.

La troisième mesure est la suppression des gratifications pour ancienneté. Après vingt, trente ou quarante ans de service, les employé·es de l’État jurassien perçoivent une gratification ayant pour but de remercier l’employé·e pour son travail et sa fidélité. Cela se pratique partout, dans le public, mais aussi dans le privé. C’est regrettable que le Jura s’illustre aussi négativement. La CDS espère que les employé·es fidèles à la République et Canton du Jura depuis dix-neuf, vingt-neuf ou trente-neuf ans, pour prendre un exemple, ne passeront pas à la caisse intégralement. D’autre part, la CDS a fait remarquer que pour un État qui veut se profiler comme un employeur attractif, il y a sans doute d’autres moyens à envisager.

Dernière mesure envisagée, la réduction de moitié des heures supplémentaires autorisées ( deux semaines au lieu de quatre ). Il s’agit clairement d’une mesure sournoise visant à faire perdre des heures supplémentaires à de nombreux·ses collaborateur·trices qui ne parviendront tout simplement pas à récupérer les heures supplémentaires effectuées au-delà de quatre-vingt-deux par année. Et il n’y a pas que les chef·fes de service qui se trouveront dans cette situation. Sans mesures visant à réduire les prestations à fournir, c’est une nouvelle forme de réduction salariale qui sera opérée ici.

A part ça, certain·es membres d’autorités continueront d’affirmer qu’ils·elles vous respectent et apprécient votre travail. 

 

Rémy Meury, secrétaire général du SEJ

 

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