SPFF : À l'école ... - 1/2023

SPFF : À l'école ...

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé aller à l’école !

Mes premiers souvenirs datent de l’école maternelle ... J’étais si fière de pouvoir faire comme ma grande sœur que, lorsque cette dernière m’y déposait, c’est tout un monde qui s’ouvrait à moi.

Puis est arrivé le temps de l’école enfantine et ma maitresse m’a laissé un souvenir si impérissable que c’est peut-être à ce moment-là, quelque part tout au fond de moi, que quelque chose s’est dessiné pour mon avenir. Je ne me souviens que d’un torrent d’amour et de gentillesse. Elle était si douce et attentionnée envers chacun·e de nous que j’avais chaque jour le plaisir d’y retourner.

L’arrivée à l’école primaire a été un mélange d’envie infinie d’apprendre à lire et à écrire notamment et de crainte d’une enseignante un peu moins bienveillante, mais à qui je voulais tellement plaire et prouver que j’étais une bonne élève.

Mon parcours scolaire a continué avec toujours le même plaisir, l’envie d’apprendre et une soif de découvertes qui me motivaient tant.

 

Du primaire au secondaire

D’autres enseignant·es m’ont par la suite marquée, chacun·e à leur manière … Mais je me souviens particulièrement de la première stagiaire qui était venue dans ma classe. Je trouvais magique d’avoir quelqu’un de nouveau, et elle était tellement à notre écoute que l’on en oubliait presque quel rôle elle avait.

Et pour mes deux dernières années de primaire, nous avons eu la chance d’avoir une enseignante si rock'n'roll qu’on ne l’oubliera jamais ! Quel bonheur de découvrir le monde avec des yeux nouveaux, avec un grain de folie qui pimentait chacune de nos journées de classe.

Passage au secondaire, au monde des grand·es qui nous éloigne un peu plus de la maison et nous amène à devoir nous autonomiser beaucoup plus. Et là, une pléiade d’enseignant·es, un directeur, des déplacements de classe, une bibliothèque … Bref, là encore un nouveau monde si riche et rempli de découvertes infinies. Ma tendance à la procrastination est probablement arrivée à peu près à cette époque-là, lorsque j’ai commencé à avoir un peu moins de facilité et qu’il m’a fallu me mettre au travail plus sérieusement ... Mais ce monde de l’école était malgré tout le mien et là encore, de nombreuses personnes m’ont accompagnée et ont enrichi mon chemin et ma vie de tellement d’apprentissages précieux, tant sociaux que scolaires.

En arrivant au terme de cette école obligatoire, rien n’était assez clair dans ma tête afin de me permettre de choisir un métier. Il m’a fallu une année supplémentaire et quelques personnes bien précieuses pour que j’aille gratter tout au fond de moi afin de découvrir que oui, c’était bien CE métier-là que je voulais faire, celui de « maitresse enfantine » à l’époque, que je/l’on préfère maintenant appeler « enseignant·e ».

L’entrée à l’École Normale a été le début de ma vie d’adulte et m’a entrainée dans ce monde si riche et passionnant de l’enseignement. J’ai découvert petit à petit l’immensité de ce que l’on peut faire, le pouvoir et la chance que nous avons d’accompagner les enfants sur le chemin de la vie.

Et en classe enfantine, nous avons l’immense honneur, la grande chance d’être souvent les tout·es premièr·es. Les enfants arrivent comme des pierres précieuses non taillées, des diamants bruts. Ce ne sont encore « que » des enfants, ils et elles ne sont, pour la plupart, pas encore entré·es dans leur rôle d’élève et nous avons le bonheur de les accompagner sur ce nouveau chemin de leur vie.

Chaque jour nous voyons des étoiles dans leurs yeux, chaque jour des ampoules s’allument dans leurs petites têtes et nous pouvons les emmener encore plus loin, leur faire découvrir encore et encore de nouvelles choses. Ce métier nous donne tant de liberté et nous offre la chance de vivre tous les jours des moments riches et intenses. Et ça, c’est vraiment ce dont je rêvais, ce dont rêve, je pense, chaque enseignant·e qui se lance dans ce métier.

 

Oui, mais

Malheureusement, cette vision idyllique n’est que la partie visible de l’iceberg. Ce métier, comme tous les autres, change, évolue, en même temps que la société en général. Les enfants ne sont plus les mêmes et arrivent avec un vécu différent. Les difficultés se multiplient ou en tous les cas, sont plus visibles.

Bien sûr que la magie est toujours présente, que le bonheur d’accompagner les enfants sur le chemin de la vie et dans les apprentissages reste. Mais le métier se complexifie. Les tâches des enseignant·es se multiplient et nous amènent à avoir moins de temps pour l’essentiel, qui devrait bien être l’enseignement à proprement parler et tout ce qui s’y rattache ( préparation de leçons, de matériel, recherches, enrichissement culturel … ).

L’administratif prend une place de plus en plus importante, au point de nous envahir parfois, souvent même …

Les réformes, les nouveautés, qui ont comme vocation première de nous enrichir, de nous faire évoluer dans notre métier, sont fréquentes et demandent une adaptation constante …

Les difficultés de nos élèves, leurs spécificités qui sont bien évidemment des richesses au sein d’une classe, prennent de plus en plus de place et amènent chaque enseignant·e à déployer de l’énergie, du temps, des procédures et un travail hors temps de classe si important que parfois, on perd l’essence même de ce qui nous a fait choisir ce si beau métier …

Les classes sont de plus en plus hétérogènes et nous amènent à devoir encore plus différencier et adapter notre enseignement, nos leçons …

La collaboration, le coenseignement qui sont des valeurs fortes et qui prennent une place toujours plus importante dans ce métier, au départ ( il y a bien longtemps ) assez individuel, sont certes des richesses et valorisent notre travail, mais prennent du temps également …

Tout cela et tant d’autres choses nous amènent clairement à une surcharge qui grandit toujours plus, à un ras-le-bol des enseignant·es qui aimeraient juste parfois enseigner sans tant de choses envahissantes autour.

Un retour aux sources, un temps plus riche et plus simple avec les élèves, moins de soucis et juste les éléments essentiels et principaux de ce si beau métier … 

 

Claire Spring, coprésidente de la SPFF

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