L’étude JAMES*  l’annonçait en 2010, l’a confirmé en 2012: plus de 80% des jeunes de 12 à 19 ans sont inscrits sur au moins un réseau social et une bonne moitié d’entre eux s’y connectent quotidiennement. Dix ans après l’arrivée de Facebook – bientôt suivi d’autres réseaux –, on est donc très loin d’un simple effet de mode.

Le phénomène, qui touche (presque) tout autant les adultes, «a profondément transformé la manière de partager l’information et de communiquer sur internet», souligne notre dossier du mois (p. 2). Cette réalité, l’école se doit de l’apprivoiser très vite, sous peine d’être dépassée: «(…) les adultes noircissent tellement les réseaux sociaux (…), que beaucoup de jeunes vivent dans un monde totalement différent de celui de leurs parents ou de leur profs», avertit Pierre, juste sorti d’apprentissage (p. 5). Un monde nouveau qui «divise désormais ses habitant d’une part en ceux qui en sont Natifs, d’autre part en Immigrants» (p. 10).

Alors que des établissements ont catégoriquement interdit les réseaux sociaux en leurs murs, – «une absurdité, une erreur, et un leurre» (p. 15) – ailleurs des enseignants les utilisent, cherchent, testent, réfléchissent: «Les apports possibles sont nombreux et souvent inattendus: débats, moments de construction de savoirs, travail en projet, mais aussi pratiques issues de la création écrite, plastique» (p. 7). Les pistes se multiplient, comme cet exemplaire travail mené par une professeure de français et ses élèves qui ont fait vivre la Comédie humaine sur Facebook (p. 14); ou encore la pédagogie inversée qui tente de répondre au «besoin irrépressible» des «Natifs de la société de l’information de communiquer, que ce soit avec le réseau ou entre eux.» (p. 11). L’aventure ne fait que commencer: en êtes-vous?

Bonne lecture.

* Jeunes-activités-médias- enquête Suisse: www.psychologie.zhaw.ch/JAMES – www.swisscom.ch/JAMES