Tout le monde est d’accord, sur le principe

Tout le monde est d’accord, sur le principe

 

Dans le domaine de l’intégration, ou l’inclusion, d’élèves à besoins particuliers dans les classes ordinaires, nous constatons quelques paradoxes. Nombre de recherches ont démontré que cette démarche a des effets positifs sur ces élèves. Les enseignant-e-s, ils l’ont fait savoir dans une pétition romande, s’opposent à toutes formes d’exclusions. Pourtant, dans la pratique, les enseignant-e-s manifestent pour le moins un certain scepticisme.

Pour simplifier nos propos, nous parlerons d’intégration scolaire, même si les termes d’inclusion ou de scolarisation seraient mieux adaptés à certains types d’élèves.

Comment expliquer ce paradoxe entre l’accord de principe à la politique d’intégration scolaire et le scepticisme, voire l’opposition, dans le terrain, à la concrétisation de ce principe? Quelques pistes de réflexion.

La multitude des handicaps désormais identifiés sont sans doute à l’origine de ce décalage. Les prises en charge, par exemples, des différents élèves «dys», d’élèves malvoyants ou malentendants, d’élèves à hauts potentiels, d’élèves atteints de troubles du spectre autistique, d’élèves provenant d’institutions et intégrés partiellement, etc., ne se font pas de manière identique pour tous. Des stratégies spécifiques à chaque particularité doivent être développées. Les enseignant-e-s ordinaires se sentent souvent démuni-e-s pour apporter les bonnes réponses au bon moment. Ils devraient, pour assurer la meilleure intégration possible, pouvoir compter sur un soutien fort d’enseignant- e-s spécialisé-e-s. Selon les nombreux témoignages qui nous parviennent, si ce soutien existe, il est insuffisant pour épauler l’enseignant-e ordinaire, lorsque les circonstances l’exigent, à un moment où il-elle se trouve seul-e en classe.

Pour qu’une intégration soit réussie, il ne faut pas simplement que les effets soient positifs pour les élèves concernés. Les autres élèves de la classe doivent également y trouver un bénéfice éducatif. Les enseignant-e-s, ordinaires ou spécialisé-e-s, doivent, de leur côté, avoir la satisfaction de constater qu’ils répondent aux exigences de leur profession. Le rôle de l’enseignant-e ordinaire est de se soucier de sa classe. Celui de l’enseignant-e spécialisé-e est de se soucier de l’élève à besoins particuliers. Lorsque l’enseignant-e ordinaire doit assumer les deux rôles, le risque est grand que son implication soit disproportionnée et ait deux conséquences importantes: sa santé est mise en danger et une forme d’exclusion sournoise s’installe dans sa classe. En effet, le temps consacré à assurer l’intégration d’un ou plusieurs élèves est pris sur celui nécessaire au soutien traditionnel qu’il doit apporter aux élèves éprouvant des difficultés non médicalisées. L’enseignant- e ordinaire ne peut plus jouer pleinement son rôle visant à corriger les inégalités des chances.

Les parents d’élèves à besoins particuliers ont souvent deux revendications tout à fait légitimes. Ils ne veulent plus que leur enfant soit stigmatisé en étant intégré à une structure spécialisée et identifiée comme telle. Ils veulent aussi que leur enfant vive une scolarisation ordinaire, mais avec une prise en compte de ses besoins particuliers. Où les problèmes naissent, c’est lorsqu’ils attendent des enseignant-e-s ordinaires des connaissances spécialisées assurant l’intégration de leur enfant. Les enseignant-e-s ordinaires n’ont pas la formation adéquate pour répondre systématiquement à cette exigence. L’enseignant-e spécialisé-e, oui.

Ces constats, non exhaustifs, relevant quelques difficultés dans la politique d’intégration, ont amené le SEJ à rencontrer les responsables de l’enseignement spécialisé. De part et d’autre, on reconnaît que des choses fonctionnent bien et que de bonnes mesures sont prises (nomination d’une conseillère pédagogique pour l’enseignement spécialisé, création d’un poste supplémentaire de psychologue scolaire). Chacun-e admet aussi que des mieux sont possibles. Des rencontres régulières seront organisées pour échanger et envisager d’autres mesures visant à améliorer le système.

Pour contribuer à cette réflexion, le SEJ a décidé d’organiser un Forum sur le thème de l’intégration scolaire, le mercredi après-midi 12 septembre 2012. Le débat sera introduit par un exposé de Pierre-André Doudin, professeur à la HEP-Vaud et à l’Université de Lausanne. Nous reviendrons régulièrement sur cette importante manifestation, notamment à travers un petit concours qui débutera dans le prochain numéro, mais aussi et surtout par la présentation des bases de réflexion que préparent le Comité central avec la Commission de l’enseignement spécialisé du SEJ.

Retenez d’ores et déjà cette date et n’hésitez pas à nous envoyer vos remarques et suggestions pouvant alimenter le débat.

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