Un concept insatisfaisant à réécrire

Un concept insatisfaisant à réécrire

 

Au terme de la période de mise en consultation du concept cantonal pour la pédagogie spécialisée dans le canton de Fribourg, les rapports ont été remis. Et les réactions sont très mitigées, de nombreuses questions sont pendantes et l’inquiétude est grande au sein des établissements. Nous avons travaillé avec soin ce document qui est loin de faire l’unanimité. 

Trop basé sur les aspects financiers, ajoutant une bureaucratie lourde, sans une réelle volonté de non-discrimination, ce concept peu clair dont la lecture n’est pas aisée et la compréhension difficile ouvre à de nombreuses interprétations pour qui n’a pas participé aux travaux préparatoires. Chacun peut y lire et comprendre ce qu’il veut, il soulève plus de craintes, d’hypothèses voire de suppositions qu’il ne répond à la volonté affichée de prendre en charge tous les enfants en difficulté de manière efficace, mettant rarement le développement de l’enfant au centre des préoccupations.

D’une manière générale, les enseignants soutiennent la volonté d’une école intégrative plutôt que séparative, mais les conditions de la réussite de ce changement de paradigme ne sont de loin pas remplies par les propositions faites dans le document. Il reste trop d’incertitudes et surtout l’implémentation dans le terrain ne pourra pas se faire sans des conditions cadres (personnel, formation, souplesse d’application, lignes directrices…) bien définies.

D’une manière générale, ce concept ne tient pas assez compte des réflexions préparatoires des quatorze sous-groupes qui se sont penchés sur des aspects précis de la prise en charge des élèves en difficulté. On veut redéfinir des procédures ou des organisations qui fonctionnent actuellement très bien. La clé de répartition d’un enseignant spécialisé pour 180 enfants (pondéré par un indice social qu’il sera difficile de mesurer et d’appliquer) est un changement important de fonctionnement. Il nous semble que cet arrosage constitue un retour en arrière par rapport à aujourd’hui. Nous pensons que la souplesse requise pour des prises en charge d’urgence, ponctuelles ou limitées dans le temps, sera réduite. En ce qui concerne le QI, les chiffres proposés sont inquiétants, surtout «l’abaissement» à 50 pour une intégration. On parle très peu des élèves avec troubles du comportement qui demandent une attention de plus en plus soutenue dans nos classes. Les propositions de formation initiale et continue des enseignants sont insuffisantes. Enfin, le fonctionnement de cette cellule d’évaluation nous fait souci. Nous avons peur d’une lourdeur administrative pour une cellule qui ne sera qu’une chambre d’acceptation et d’enregistrement de l’énorme travail fait en amont par le réseau.

En ce qui concerne plus particulièrement les enseignants, il est indéniable que la mise en place de ce concept va provoquer une augmentation sensible du travail des enseignants. Entre réseaux et réévaluation, travail avec les enseignants spécialisés et entraves administratives, l’accumulation des tâches semble sans fin. Un risque d’essoufflement n’est pas à exclure, sans mesures pour soutenir les enseignants dans ces cas-là. On y voit un acharnement sur les enseignants primaires et des classes enfantines, alors que le CO bénéficie de décharges… Cela est injuste et injustifiable, et nous demandons avec force que les enseignants qui ont des élèves en intégration ou qui demandent une attention particulière puissent obtenir une décharge pour leur engagement.

Voici quelques-unes de nos remarques tirées du rapport de neuf pages que nous avons remis à la Direction de l’instruction publique, de la culture et du sport (DICS). Le rapport complet ainsi que le communiqué de presse que la FAFE a rédigé en deux langues se trouvent sur notre site www.spff.ch.

Pour terminer ce billet, la SPFF tient à remercier tout d’abord Mme Chassot pour sa disponibilité et son implication tout au long de la période de consultation. Hélas, son discours clair, rassurant et cohérent ne transparaît que très peu dans les lignes du concept. Merci aussi à tous les collègues de plusieurs établissements qui ont passé du temps pour préparer un retour et aux membres du comité de la SPFF pour leur travail. Nous demandons la réécriture du concept; gageons que cette thématique nous occupe encore bien quelques séances en 2013.

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