Habiter le monde, c'est le comprendre dans ses différentes dimensions : géographiques, historiques, économiques, sociales, culturelles, langagières, artistiques ...

Tout a commencé en janvier 2023 (déjà) par une rencontre entre Pape Ciré Ndiaye, l'enseignant, et Sandrine Breithaupt, la formatrice. « Et si nous arrivions à proposer des rencontres pédagogiques au-delà des frontières ? » C'est ainsi que nous nous sommes lancé·es, partageant nos idées, invitant des ami·es critiques dans la réflexion. Puis nous y sommes allé·es, faisant confiance au destin.

Premières impressions

Il fallait oser ... arriver en terre inconnue. Il fallait oser... recevoir, sans rien connaitre de nous. Dans le regard des élèves, c’est une explosion de joie et d’étonnement, mêlés à une légère appréhension. Nous nous touchons, nous sourions. Ici, les personnes blanches sont très rares. Certains enfants n’en avaient jamais vues ( si ce n’est au travers d’un écran ).

Les terres sont arides, un vent chaud soulève le sable qui danse autour des baobabs. Des troupeaux çà et là cherchent de l’ombre, tout comme les hommes. La chaleur grimpe. Il n’y a pas suffisamment d’eau. Nos conditions de vie sont si différentes.

Dans ma besace, plusieurs ateliers pédagogiques. Je les présente. Nous nous retrouvons autour de nos intérêts communs : faire apprendre tous·tes les élèves. Les enseignants nous montrent comment ils procèdent dans leur contexte

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À notre tour, nous nous essayons. Ce n’est pas si simple ... les habitudes des élèves sont bousculées ; je parle un peu trop vite ; il fait très chaud. ..

À Dakar, nous croisons la route de l’Empire des enfants, une association qui s’occupe des enfants perdus, des enfants dits « talibés » ( placés par les parents dans des soi-disant écoles coraniques pour être instruits, mais qui n’ont rien d’une école, ni rien de spirituel puisqu’elles rendent les enfants esclaves ). L’Empire des enfants les recueille et effectue les recherches nécessaires pour les rendre à leur famille, les alphabétiser, les éduquer. À Gorée, nous rencontrons Keur Khadija, qui offre un espace de ressources aux enfants, une librairie, des ateliers de pratiques artistiques, un cinéma.

Je m’enrichis de nouvelles conceptions de l’éducation, mais aussi de certaines façons de voir le monde. Je ne suis plus la même.

Cette expérience se raconte aussi dans les lettres écrites par nos collègues... (voir PDF)

Sandrine Breithaupt