VD - 05/2024

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Éduquer dans et par la nature, la suite

 

Le mois dernier, les pages vaudoises de l’Educateur questionnaient l’éducation à l’extérieur (ou outdoor education). Nous avions alors parlé d’un projet se déroulant à Crissier, en donnant la parole à l’établissement scolaire, à la municipale en charge de l’école, ainsi qu’à une intervenante en formation. On peut comprendre qu’en l’état, la question de l’éducation dehors tient plus aux engagements individuels des personnes, communes et directions d’établissement. Par exemple, si les discours dominants du canton tendent à montrer l’existence d’une vision globale liée à l’éducation à la durabilité, les financements cantonaux pour ce genre de projets se font encore attendre. Dans la suite du sujet, voici deux textes produits par les collègues.

 

 

Ma première expérience d’école en forêt

Depuis septembre 2023, je sors en forêt tous les jeudis matins avec ma classe de 1-2P « par tous les temps » ou presque. J’ai eu la chance de participer au programme « École en forêt » organisé par le WWF, qui propose un accompagnement sur un an ( et quelques animations en forêt ). Après sept mois de pratique, voici mon premier bilan :

Les plus :

L’environnement « en nature » est un cadre de rêve pour tous les apprentissages. On peut vraiment tout travailler dans le cadre naturel et il y a beaucoup de place. J’y fais évidemment les Sciences de la nature, mais je travaille aussi tous les domaines des mathématiques, du français (vocabulaire, phonologie, oralité, etc.), de la musique, des arts, etc.

Pour les élèves qui ont du mal à contenir leur fort besoin de bouger en classe, la forêt est une soupape où ils peuvent évoluer en parlant fort, en bougeant beaucoup sans que cela nuise aux apprentissages du reste de la classe.

Après quelques matinées en forêt, même les élèves les moins habitué·es à un contact avec la nature, y sont à l’aise. Après deux-trois semaines à répéter les règles de vie en forêt, les limites du terrain et pratiquer nos rituels, tout roule !

En classe, le reste de la semaine, les enfants sont globalement plus calmes et posé·es.

Le cadre forêt est un lieu apaisant pour les enfants, comme pour moi. Les petites tensions entre élèves sont presque inexistantes, ce qui est très agréable.

Lieu idéal pour la coopération, les jeux de faire semblant se mettent en place avec très peu, voire sans matériel.

Les élèves les plus réprimandé·es en classe à cause de leur comportement difficile ou de leur caractère dynamique sont valorisé·es en forêt, car d’autres aspects de leur personnalité peuvent être mis en avant et apporter beaucoup au groupe. 

Les moins :

Le projet m’a demandé beaucoup d’énergie en termes d’organisation, de courrier administratif, de téléphones, etc. Communiquer avec la commune, ma direction et le garde forestier m’a demandé beaucoup de temps. En m’y prenant six mois à l’avance, j’ai pu expliquer mon projet aux différentes personnes et j’ai réussi à obtenir un lieu pour faire l’école en forêt ainsi qu’une mise en place des transports. Le dossier à faire pour l’autorisation de l’école en forêt validé par la DGE demande aussi un délai d’attente pour que tout soit dans les règles. 

Le programme et les activités prévues sont totalement dépendants de la météo. Cela nécessite une grande adaptation de l’enseignante, ainsi que beaucoup de communication avec les parents. 

Il est obligatoire d’être accompagné·e pour sortir avec une classe, donc une bonne organisation pour trouver des accompagnant·es est indispensable. 

Si la commune ne veut pas octroyer de financement, il est compliqué de mettre en place un canapé forestier ou tout autre aménagement pour l’école en forêt. 

En résumé, si rien n’est encore en place dans l’établissement ou la commune, il faut vraiment être motivé·e pour se lancer, organiser, convaincre les autorités et pour faire ces sorties sur le long terme. Il est indispensable d’avoir l’appui et du soutien de quelqu’un (commune/garde forestier, etc.).

Mais si tous ces efforts étaient à refaire, je le referais sans hésitation, car l’expérience apporte tellement de positif à chaque élève et au groupe classe, une diversité des modalités d’enseignement, une soupape antistress pour tous et toutes, dans cet environnement nature, propice aux apprentissages.

CG

 

 

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