Nos salaires vont augmenter. Leur baromètre est à la hausse. Le Gouvernement est conscient du danger «d’évasion professionnelle» de notre canton.                                                                             

En date du 11 novembre, la presse régionale informait ses lecteurs que le canton de Berne était d’accord de revoir les conditions d’engagement du personnel. Le texte nous dit même que la situation salariale du personnel cantonal et des enseignants peut être qualifiée de «délicate ». 

Toujours selon le même texte, des mesures sont envisagées pour améliorer les conditions d’engagement. La Commission de haute surveillance est d’ailleurs également d’accord que des mesures soient prises. 

On le sait, le secteur privé, les autres cantons et la Confédération attisent les tentations d’évasion professionnelle de plusieurs personnes qualifiées. La mobilité est tellement facile de nos jours, qu’il n’y a pas de problème pour un Biennois d’aller travailler à La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel, voire Lausanne. 

Alors, bien entendu, si notre canton veut garder son personnel, il a tout intérêt à rester financièrement très attractif. De nos jours, ce n’est hélas plus le cas. La faute en incombe à la politique financière restrictive du canton au cours des dix dernières années, rappelle l’article de presse. L’évolution des salaires a subi un sérieux coup de frein par rapport à la concurrence. Enfin, les choses bougent! Il en aura fallu du temps à notre législatif pour comprendre le sens de nos revendications. Car le mouvement originel émane de la base, c’est-à-dire des employés. Et notre syndicat a fortement contribué à cette évolution. 

Le 16 novembre, la même presse régionale nous annonce que les perspectives financières cantonales vont être très sombres à partir de 2012. Toutefois, la commission des finances se félicite que le Gouvernement fasse une priorité de sa politique du personnel, car des mesures s’imposent. Et la situation salariale des jeunes collaborateurs, qu’ils soient policiers ou enseignants, est insatisfaisante. 

Eh bien, chers collègues, le ton a changé à Berne. Autrefois, le canton alignait de nombreuses années financières dans les chiffres noirs, mais imposait une longue série de restrictions salariales à son personnel. Aujourd’hui, on entrevoit de sérieuses difficultés au niveau du porte-monnaie cantonal, mais on va accorder des largesses aux salariés. Est-ce que pareil paradoxe a des chances de passer au Grand Conseil? Allez y comprendre quelque chose! Ça parait presque être le monde à l’envers… Certes, nous n’allons pas nous plaindre de l’évolution positive qui attend nos rétributions. 

Je me pose la question: combien d’années faudra- t-il encaisser ces salaires améliorés pour rattraper la nette diminution qu’a subie notre pouvoir d’achat depuis quinze ans? On peut aussi se demander quand nous verrons 500 francs accordés également ou oubliés de la CACEB, comme le Valais envisage de le faire. Quand verrons-nous une augmentation régulière de quelques pour-cent chaque année, comme Fribourg le fait depuis longtemps? Et on ne parle pas de Vaud et Genève où les salaires sont en discussion de la même manière que chez nous! Tiens, encore une autre question me vient au moment où je rédige: quand le Grand Conseil adopte-t-il le budget 2011?