Zone de turbulences: attachez votre ceinture!

Zone de turbulences: attachez votre ceinture!

L’école neuchâteloise entame une mue comme elle n’en a peut-être jamais vécu. Pour ses principaux artisans, les enseignant-e-s, cela signifie de nombreuses contraintes supplémentaires et fort peu d’avantages en retour. Les conditions de travail se complexifient à un point rarement observé ailleurs et, inversement, le pouvoir d’achat ne cesse de reculer.

Paradoxalement, le métier séduit toujours et la HEP enregistre des records d’inscriptions. Hélas, les jeunes peinent à encaisser la pression et quittent en nombre la profession après quelques années seulement… Autre signe qui ne trompe pas: la Caisse de remplacement présente des comptes catastrophiques (1)*.  

Effets de la régionalisation (2) 

Le syndicat l’avait pressenti, la régionalisation a eu comme premier effet une «normalisation administrative » à l’intérieur des cercles débouchant paradoxalement sur la mise en place d’un cadre régional souvent plus contraignant qu’auparavant. De même, puisque les équipes de direction ont été étoffées, on en a profité pour leur confier des tâches nouvelles ou pour développer considérablement l’ampleur d’autres; cela s’est traduit en leur sein par des ruptures, des burn-out. Mais, inévitablement, ce phénomène a eu des répercussions pour le corps enseignant bombardé de directives, convié à un nombre croissant de réunions et privé d’une part d’autonomie dans la conduite de la classe. L’importante latitude accordée aux cercles est un autre effet pervers prévu – pour certains, c’est une vertu. Parmi les premiers éléments pour le moins préoccupants figure le fameux «cahier des charges» (3); en l’absence de document fourni par le SEO, chaque cercle y va du sien et on observe une inflation des tâches des enseignant-e-s. Le syndicat a alerté le département pour éviter à tout prix une surenchère, si chaque direction ajoute les spécificités des autres aux siennes, ainsi qu’une trop grande diversité aboutissant à des inégalités de traitement entre enseignant-e-s selon les cercles. L’apparition des cahiers des charges découle de l’introduction, dès la prochaine année scolaire, de l’évaluation des compétences professionnelles des enseignant-e-s. Si le syndicat n’est pas a priori opposé à l’idée, sa mise en œuvre – régionale, une fois de plus – nous préoccupe suffisamment pour en faire le thème principal de notre prochaine Journée syndicale (4).

Et sur le plan matériel?

Quatre dossiers sont «sur le feu». Commençons par la bonne nouvelle: le nouveau cycle 3, dès août 2015, aura des conséquences favorables pour les généralistes enseignant en 9e et pour celles et ceux qui œuvrent au demi-cycle 7/8 qui gagneront une classe de traitement. Par contre, les négociations en cours pour la revalorisation du salaire des enseignant-e-s des années 1 à 6 (particulièrement les deux premières années) sont ardues et, à notre plus grande surprise, on a vu réapparaître la formule «neutralité des coûts»! Evidemment, si le département devait insister avec cette notion absurde dont on pensait avoir été définitivement débarrassé, cela impliquerait ipso facto un échec des négociations. Il est en effet inconcevable de corriger une injustice en en créant une autre. Quant aux négociations pour étendre l’accès aux décharges pour raison d’âge, elles sont également difficiles pour les mêmes raisons. Ici encore, la «neutralité des coûts» a été évoquée; on espère vivement que cela tenait davantage de la formule de style que d’une intention avérée. Par rapport au reste de la fonction publique, l’allègement de la charge horaire au fil de la carrière est déjà très (trop) modeste (5) pour les enseignant-e-s; il est donc tout à fait exclu de se servir dans les poches des actuel-le-s bénéficiaires pour réparer l’injustice faite aux collègues travaillant à temps partiel.

Enfin, il faut évoquer la menace de remise en cause de la progression des salaires (les «hautes paies »), une motion du Grand Conseil invitant le Conseil d’Etat à unifier les systèmes d’échelons. Le syndicat n’y est pas forcément opposé… à la condition expresse qu’elle soit précédée d’une sérieuse étude de l’ensemble des fonctions. Vous l’aurez compris, dans cette période agitée, il est prudent d’attacher sa ceinture. Parlez-en autour de vous!

 

(1) Une étude est menée en ce moment pour en analyser les causes.

(2) Tout n’est pas négatif, la structure verticale et la mobilité au sein du cercle/centre sont appréciés.

(3) Voir l’Educateur 4/2014: «Cahier des charges introuvable».

(4) Elle aura lieu le 19 novembre 2014 à Fontainemelon.

(5) Même pour celles et ceux, travaillant à 100%, qui en bénéficient actuellement.

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