Ces dernières années, dans bien des domaines, la rapidité de la communication et des échanges a généré une augmentation de la fatigue et du stress, avec l’impression de ne plus avoir de temps calmes et d’être soumis·es à une pression constante, parfois difficilement supportable. Les outils technologiques qui devaient nous simplifier l’existence ont alors une fâcheuse tendance à nous la compliquer, et l’école n’échappe pas à cette tendance.
Au niveau syndical aussi, nous sommes concerné·es par cette problématique et devons gérer au mieux les conséquences de cette évolution. Parfois, c’est bien pratique de pouvoir communiquer rapidement, d’organiser une visioconférence au lieu d’un long déplacement en train, de s’envoyer très rapidement des documents informatisés au lieu de les confier aux services postaux. Mais la rapidité des échanges empêche aussi la nécessaire réflexion et amène à papillonner sans cesse d’un sujet à l’autre, ce qui est épuisant.
Cette constatation porte votre comité syndical à réfléchir sur la manière de communiquer avec vous, de manière efficace et régulière, sans provoquer une surcharge supplémentaire. En effet, il est nécessaire de rendre visible notre travail pour inciter les collègues non-syndiqué·es à nous rejoindre. Il faut informer nos membres sur les dossiers en cours, solliciter leur avis afin de répondre correctement aux demandes des autorités, élaborer des argumentaires pour mieux défendre l’école et les enseignant·es. Le SAEN doit aussi être visible dans diverses manifestations concernant l’école, répondre à des sollicitations des médias et des politiques. Enfin, nous devons informer nos membres de leurs droits et devoirs, répondre à leurs questions et demandes de conseils et les accompagner en cas de tensions avec leurs autorités.
C’est pour cette raison que le comité du SAEN a décidé de faire appel à une aide professionnelle pour mieux gérer et organiser sa communication, en améliorant son site internet et en réfléchissant à la manière de vous informer sans vous surcharger, de manière claire et agréable.
Cette démarche a été explicitée lors de notre dernière journée syndicale. Une nouvelle ligne graphique a été élaborée et notre communication sera redynamisée ces prochains mois.
Nous sommes conscient·es que nous devons vivre avec notre temps. La communication informatisée (courriels, sites internet), les groupes de discussion dématérialisés (réseaux sociaux), l’intelligence artificielle font désormais partie de notre quotidien et nous ne pouvons pas l’ignorer. Tentons alors d’en faire le meilleur usage possible.
Toutefois, il nous semble important de rappeler que la meilleure communication syndicale reste humaine et directe. Ainsi, en cas de problème personnel, rien ne vaut une heure passée autour d’un café pour faire le point et décider des mesures à prendre. Pour élaborer un argumentaire, il reste nécessaire de se retrouver « en chair et en os » pour réfléchir ensemble, former des groupes de travail, enrichir notre réflexion commune. Pour négocier avec une direction d’école, avec le chef de service ou la cheffe de département, il faut se réunir autour d’une table, parfois à de nombreuses reprises, avant de trouver un chemin qui permette d’avancer et d’améliorer les choses qui doivent l’être. Et pour intéresser nos collègues à la cause syndicale et à la défense des valeurs de l’école, il faut être à leurs côtés pour écouter leurs préoccupations et pour leur expliquer le rôle irremplaçable, encore aujourd’hui, de la solidarité professionnelle et d’une organisation syndicale solide et représentative.
Votre syndicat se tient à votre disposition, de manière électronique bien sûr, mais aussi de manière plus chaleureuse, en venant à votre rencontre dans votre collège, dans tout le canton. Nous nous réjouissons de vous y rencontrer !
Pierre-Alain Porret, président du SAEN