SEJ: Une fin d’année pleine de promesses

La fin d’année est souvent l’occasion de faire un bilan de l’année écoulée.  À ce titre, nous pourrions qualifier l’exercice sous revue de transitoire. 

Politiquement, les derniers mois ont été agités. De ce fait, l’année à venir devrait être riche en activités et réflexions. La nouvelle législature sera marquée par une représentativité très forte de trois partis au Parlement, Le Centre, le Parti socialiste et l’Union démocratique du centre. Le Gouvernement sera assez largement renouvelé avec le départ de trois ministres et l’arrivée d’autant de nouveaux élus. Nous saluons particulièrement la performance remarquable de notre collègue syndiqué qui a terminé 3e, juste derrière les deux sortant·es et qui a été brillamment élu. Avec trois représentant·es du PS et deux du Centre, le futur exécutif jurassien aura une jolie carte à jouer, celle de la cohérence politique au service de la population. Avec 33 parlementaires sur 60 au Parlement et 5 ministres, ces deux partis auront une responsabilité majeure dans la gouvernance de notre canton pour les cinq prochaines années. 

Humainement, le personnel de l’État, administratif et enseignant, sort d’une période complexe. Bon nombre d’efforts, petits et grands ont été faits dans la durée. L’un des experts mandatés par l’État en 2024 pour réfléchir à son fonctionnement, avait relevé une grande lassitude de la population et du personnel. Les nouvelles autorités auront le pouvoir, mais aussi la responsabilité de définir des solutions pragmatiques à apporter à ces défis chroniques. 

Pédagogiquement, nous remarquons depuis plusieurs mois, un glissement du travail du corps enseignant, de l’instruction à l’éducation dans les classes. Il faut ajouter à cela une individualisation croissante des programmes demandés par la politique intégrative cantonale et une charge administrative de préparation et de suivi démultipliée par autant d’enfants à besoins particuliers. Ces profils deviennent la règle et l’exception. De ce fait, les interventions de thérapeutes, de parents, du SEN, du DFCS, du COSP, de la HEP, de la TSS, de l’infirmière scolaire, du GED ajoutent une charge mentale et administrative conséquente au rôle qui devait être central et qui parfois devient annexe, celui d’enseigner. Si l’on considère les problématiques actuelles avec des enfants qui participent aux cours avec des montres connectées et contrôlées à distance par les parents, une toute puissance de certains enfants, une attitude de défiance, un refus de la contrariété : tous les éléments d’une charge mentale élevée sont réunis. Aujourd’hui, le corps enseignant compense au mieux ces contraintes afin d’assurer une mise en place cohérente de l’article 75 de loi scolaire. 

Art. 75

1 L’élève a le droit de recevoir un enseignement qui correspond à son âge et ses aptitudes.

2 Les mêmes possibilités de formation sont offertes aux filles et aux garçons.

3 L’école aide l’élève en difficulté par des mesures appropriées 1

Sans action politique ces prochaines années, l’alinéa 3 remplacera le 1. La mise en place des mesures de pédagogie spécialisée méritera un premier bilan afin d’entendre les remarques ordinaires, de collègues ordinaires, avec des particularités à accueillir qui ne le sont plus. Il devient donc de plus en plus probable que les classes auront prochainement des écarts de niveaux extraordinairement élevés avec une configuration des ressources centrée sur les compétences psychosociales au détriment des compétences académiques. Les ressources ne sont pas extensibles et le financement des mesures éducatives par la réallocation de moyens pédagogiques a ses limites. 

Administrativement, le cahier des charges des collègues du secondaire II devait être prochainement soumis au groupe de travail pour validation. Cette étape est essentielle avant d’espérer entamer une réflexion sur les pensums. Avec le passage du SFP d’un service (DFCS) à un autre (DIN) et la publication de l’audit, toutes les séances de présentation de cette thématique avaient été annulées. Le nouveau Gouvernement aura donc à définir la stratégie et la temporalité du processus en associant le SEJ, conformément à l’art. 96 de la loi sur le personnel. 

Une année s’est écoulée avec son lot d’événements et une nouvelle arrive avec son lot d’espoir. 

Le prochain billet sera consacré aux enjeux de l’année qui arrive. D’ici là, le Comité central se joint à moi pour vous souhaiter de magnifiques fêtes, en famille ou avec vos proches. •

Christophe Girardin, secrétaire général du SEJ