Ces deux manières de s’engager pour une cause publique peuvent se ressembler, mais elles comportent plusieurs différences. Les présidents et les membres des comités des associations d’enseignant·es s’engagent pour le bien général d’une manière apolitique. Les candidat·es à la députation, à la suppléance et au Conseil d’État portent leurs idées personnelles ainsi que celles d’un parti politique.
L’engagement de vos associations AVECO et SPVal vous est présenté durant toute l’année dans les billets de l’Educateur, les bulletins d’information, les comptes rendus des référent·es ou des délégué·es ainsi que via d’autres voies de communication. Dans cette publication, nous avons décidé de ne pas vous lister nos engagements, mais de nous attarder sur l’actualité politique valaisanne.
Depuis le 6 janvier 2025, le Valais vit au rythme des affiches partisanes, des discours, des programmes et des promesses électorales des 570 candidat·es (fr et de) au Grand Conseil cumulées à celles des six personnalités qui visent le Conseil d’État pour les élections fixées au 2 mars 2025.
L’effet de trois démissions
Les annonces du mois d’octobre ont bouleversé les prévisions des états-majors partisans. En lieu et place d’une reconduite des sortant·es, les annonces inattendues et successives des retraits de Frédéric Favre (PLR) et de Roberto Schmidt (Centre) ont brassé les cartes. Les partis ont confirmé les candidatures de trois sortants : Mathias Reynard (PS), Franz Ruppen (UDC) et Christophe Darbellay
(Centre). Ce dernier a ajouté une jeune politicienne haut-Valaisanne, Franziska Biner, pour un ticket à deux. Le PLR a quant à lui opté pour le candidat Stéphane Ganzer, préféré à une femme lors de l’assemblée interne. Dernier venu dans la course au gouvernement, le Vert Emmanuel Revaz est l’outsider.
Le 16 janvier, la démission surprise de la conseillère Fédérale Viola Amherd (Centre) a eu l’effet d’un deuxième chamboulement pour la politique valaisanne. Est-ce que sa succession doit être revendiquée par Christophe Darbellay ? Il s’est dit intéressé, y a réfléchi puis a communiqué son renoncement le dimanche 2 février 2025.
L’emballement des citoyen·nes politisé·es, cumulé à l’intérêt du quatrième pouvoir, met du piment et alimente les discussions au café du commerce.
Un engagement attendu
Pour y voir plus clair, les quotidiens valaisans et les ondes Radio-TV proposent, à grand renfort de spécialistes électoraux, des interviews et des analyses. Les débats régionaux donnent aux citoyen·nes l’occasion de côtoyer les six candidat·es et des opportunités pour les questionner sur leur programme personnel et sur celui de l’entité cantonale. Les éditoriaux, les interactions sur réseaux sociaux, les sites de campagne, les flyers, les affiches, les encarts, les petites attentions, etc. sont autant de supports à la communication utilisés de la part de ces potentiel·les gouvernant·es.
En parallèle, les 98 places de la députation francophone, doublées par celles de la suppléance sont convoitées dans tous les districts. Ces candidat·es présentent leurs visions personnelles, parfois très locales, et se rangent derrière les slogans et les idées des partis cantonaux. Pour les sortant·es, les bilans des quatre dernières années peuvent être effectués en consultant les textes défendus et les votes nominatifs sur le site parlement.vs.ch.
Des enseignant·es font campagne sous différentes étiquettes partisanes et ne manqueront pas de contacter les collègues de leur district pour leur demander d’apporter les suffrages nécessaires à une élection. Les associations d’enseignant·es encouragent ces futur·es élu·es à attribuer les ressources nécessaires pour tous les domaines de la formation. Lors des votes, un soutien massif de ces collègues en faveur des mesures d’amélioration de l’école valaisanne, des conditions d’études et d’enseignement pour tous les acteurs scolaires est attendu.
Des attentes légitimes
Dans les salles des maitre·sses, les discussions actuelles et futures sont souvent très éloignées des tactiques politiciennes. Elles concernent surtout les conditions pour l’accompagnement optimum de tous·tes les élèves lors de ce deuxième semestre. Elles gravitent aussi sur les attributions et l’organisation 2025-2026 qui se concrétisera en mars-avril. Des attentes légitimes portent sur l’avancée des dossiers travaillés par les GT sur le cahier des charges, sur la gestion du temps de travail et sur l’évaluation. De grands espoirs sont mis dans la prise en compte des avis des professionnel·les du terrain. Les dossiers spécifiques portés par les associations d’enseignant·es et ceux listés dans le plan quadriennal de la FMEP sont en attente de décisions administratives des services, des départements ou du Conseil d’État. Certains nécessitent un soutien et des décisions parlementaires. Ces travaux devraient se matérialiser dans les décisions du DEF-SE-OES des semaines ou mois à venir pour se concrétiser pour le mois d’aout 2025 ou être reportés à la rentrée 2026.
Des programmes à scruter
Les comités de la SPVal et de l’AVECO ne donnent aucun consigne ou mot d’ordre pour les votes. Ils recommandent à leurs membres de s’intéresser aux programmes de campagne des candidat·es pour le Grand Conseil et pour le Conseil d’État. Pour les quatre prochaines années, ces élu·es feront avancer ou freineront les dossiers scolaires valaisans. Certaines décisions pourront aussi avoir des effets sur le moyen et long terme.
En mars, VOTEZ en toute connaissance de cause !
Olivier Solioz, président de la SPVal & Stéphane Darbellay, président de l’AVECO