Le 30 avril dernier, le Conseil d’État fribourgeois a mis en consultation son programme d’assainissement des finances cantonales
pour les années 2026 à 2028.
Ce projet vient toucher les services publics, et plus particulièrement la mobilité, le domaine des soins, les EMS, l’éducation et par là, l’école, NOTRE école. Les associations professionnelles et la SPFF sont estomaquées de voir que l’on veut encore toucher ces domaines si essentiels pour les citoyen·nes du canton alors que la réalité montre que bien des choses ne fonctionnent pas actuellement. Le communiqué de presse du Conseil d’État annonçait :
« Les différentes mesures retenues s’inscrivent dans un contexte d’allégement des finances fédérales et de baisse des revenus de la péréquation. Ce programme apportera près de 490 millions de francs rien que sur les trois prochaines années, en diminuant les dépenses et en augmentant les recettes. Pour arrêter ses choix, le Conseil d’État a procédé à des arbitrages difficiles et approfondis afin de veiller à une répartition équitable des efforts. Ainsi outre des incidences sur les prestations et les subventions de l’État, les mesures proposées auront des conséquences pour le personnel ainsi que pour les communes. »
Les associations professionnelles, FEDE (Fédération des associations du personnel du service public du canton de Fribourg) en tête ont décidé de se battre contre ce projet. À l’heure où vous lisez ces lignes, la manifestation prévue le 4 juin aura eu lieu et nous espérons montrer avec force le ras le bol de toute la fonction publique fribourgeoise, tout comme Raphaëlle Giossi, Coprésidente de Formation Fribourg et de la SPFF le dit si bien dans son discours :
« Chères et chers collègues,
Chers parents, élèves, habitant·es de ce canton,
Ce soir, nous sommes là parce qu’une ligne rouge a été franchie.
Ce soir, nous sommes là pour défendre notre école publique.
Le plan d’assainissement des finances – le PAFE – met notre école en péril.
Et derrière les beaux mots comme « symétrie des sacrifices » ou « contribution de solidarité », il y a une réalité brutale.
On coupe dans les salaires.
On reporte les augmentations.
On gèle l’indexation.
Et tout cela pendant que les prix explosent et que les besoins augmentent.
Mais ce n’est pas seulement une attaque contre les enseignant·es.
C’est un démantèlement silencieux de notre école.
Et ce sont surtout les élèves, les enfants de ce canton, qui en paieront le prix fort.
Des classes surchargées. Moins de soutien.
Moins de temps, moins de moyens.
Des écoles qui se dégradent, des projets suspendus, des camps et activités menacés.
Et derrière chaque coupe : une inégalité qui s’aggrave.
Et les communes ?
Le Conseil d’État leur refile la facture avec un petit mot :
« Bonne chance ! »
Mais sans baguette magique ni budget, c’est un peu difficile de faire des miracles.
Et les parents ?
Ils voient leurs frais augmenter, les aides diminuer, les prestations s’effondrer.
Certaines familles devront renoncer à des soins, à l’accueil parascolaire, à du soutien.
Est-ce cela, l’égalité des chances ?
Ce plan n’est pas un projet d’avenir.
C’est un bricolage budgétaire, une réponse technocratique à un problème politique.
Et pendant qu’on taille dans les services publics, le Conseil d’État refuse même d’envisager une hausse d’impôts pour les hauts revenus ou les grandes entreprises.
Nous refusons qu’on sacrifie la jeunesse sur l’autel des cadeaux fiscaux.
Nous refusons qu’on fasse croire qu’il n’y a pas d’alternative, alors qu’il y en a.
L’investissement dans l’éducation, c’est le meilleur levier pour bâtir un canton juste, fort et solidaire.
Ce soir, nous disons non au PAFE.
Nous disons oui à l’avenir de ce canton.
Et nous disons oui à une politique qui pense enfin aux élèves, aux familles, aux communes, à l’avenir de ce canton.
Merci à vous toutes et tous d’être là. Votre présence est une force.
Restons mobilisé·es. Restons debout. »
La manifestation a rassemblé 2500 personnes. Merci à toutes et tous !
Claire Spring, coprésidente de la SPFF