Le Comité syndical francophone de l’éducation et de la formation (CSFEF) a tenu son 19e congrès – auquel ont participé 90 représentant·es de l’éducation des pays francophones – du 26 au 28 juillet dernier à Buenos Aires, en Argentine.
Cette année encore, le Congrès a été précédé par le caucus des femmes. Une quarantaine de femmes se sont réunies sous le thème « la participation des femmes dans les syndicats de l’éducation : état des lieux, défis et perspectives » pour discuter de la manière d’accroitre la représentation des femmes dans les milieux syndicaux en éducation et créer des liens de confiance afin de renforcer leur prise de parole aux congrès.
Depuis leur création en 1987, les Rencontres du CSFEF étaient organisées dans le pays où se tenait le Sommet de la Francophonie ; toutefois, à l’instar de ses statuts, le CSFEF a modifié ses usages et a choisi cette année d’accoler son rendez-vous au Xe Congrès de l’Internationale de l’Éducation (IE).
Pour des raisons notamment budgétaires, le bureau du CSFEF, réuni en Côte d’Ivoire ce printemps 2024, a décidé de prolonger les mandats de ses membres, qui passent de deux à quatre ans, et a introduit le statut de suppléant·es. Ces nouveaux statuts ont été approuvés et un nouveau bureau exécutif a été élu. Malheureusement, si le bureau précédent était pour la première fois composé majoritairement de femmes, cette majorité féminine pourtant représentative de notre profession a diminué et le nouveau bureau est composé actuellement de sept hommes et de huit femmes, excluant les suppléant·es. Toutefois, les efforts déployés par le CSFEF ont permis à de nombreuses femmes issues du monde entier de participer à ce Congrès, assurant la parité inscrite dans les principes de l’IE, et ce, même si de trop nombreuses camarades n’ont pu obtenir les visas pour l’Argentine.
Au Sommet de la Francophonie
Ce 19e Congrès du CSFEF a adopté une déclaration à l’intention des chefs d’État et des gouvernements participant au Sommet de la Francophonie, qui s’est tenu début octobre en France sous le thème « Créer, innover, entreprendre en français ». Une éducation et une formation de qualité sont à n’en pas douter des conditions essentielles pour atteindre ces objectifs. Toutefois, tous les pays francophones font face à des pénuries d’enseignant·es qui mettent en danger l’éducation publique au niveau mondial. Le Groupe de haut niveau des Nations unies sur la profession enseignante a émis, en février 2024, des recommandations historiques pour renforcer la profession et mettre fin à la pénurie mondiale des enseignant·es, due principalement au sous-financement de l’éducation publique. Ainsi, le CSFEF demande aux chef·fes d’État et de gouvernement des pays francophones d’appliquer ces recommandations qui ont établi la nécessité de garantir une rémunération compétitive, la sécurité de l’emploi, de bonnes conditions de travail et une charge de travail équilibrée. Elles exhortent également les gouvernements à garantir l’investissement public en faveur de l’éducation et à rejeter les mesures d’austérité.
Francesca Marchesini