3/2023

En classe, une place pour l’esprit critique?

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Il se développe, s’aiguise, s’entraine, se travaille … Mais s’enseigne-t-il ? L’esprit critique semble secoué en cette ère numérique où s’accélèrent les échanges de données, d’informations, de convictions et autres croyances via notamment les réseaux sociaux.

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Il se développe, s’aiguise, s’entraine, se travaille… Mais s’enseigne-t-il? L’esprit critique semble secoué en cette ère numérique où s’accélèrent les échanges de données, d’informations, de convictions et autres croyances via notamment les réseaux sociaux.

 

 

Enseigner à penser tout en inculquant des connaissances – à moins que ce ne soit l’inverse – est l’un des objectifs avoués de l’École. Un objectif à cadre variable au cours de l’Histoire, rappelle notre dossier : s’il fut des temps où la mission pouvait compter sur les sanctions physiques ( entre autres ) pour aider à faire rentrer « tout ça » dans les têtes rebelles ( p. 4 ), aujourd’hui il s’agit de former des citoyen·nes « modèles » dans et pour un système démocratique. Des intentions aux pratiques, le parcours est ardu.

En définitions larges de l’esprit critique, les pages qui suivent entrouvrent d’abord une porte sur un monde où les théories du complot, ici celle qui affirme que la Terre est plate ( p. 5 ), viennent brouiller une grille de lecture du monde déjà complexe. Elles soulignent ensuite que se méfier ( de tout ) – « démarche individuelle et défensive » – n’est pas synonyme de douter, et que penser ensemble plutôt que tout·e seul·e nourrit « notre aptitude instinctive pour l’entraide, l’émulation et le partage » ( p. 8 ). Le scepticisme porté par la philosophie ( p. 10 ), lui, vise la tranquillité de l’âme en se refusant de donner une vérité aux choses.

Du côté des classes, des ados interrogé·es au sujet de l’esprit critique avouent peiner parfois à le définir, même s’ils et elles apprécient de mieux comprendre et de développer leurs opinions ( p. 9 ). L’indispensable éducation aux médias, notamment numérique, permet d’affuter : en Valais ( p. 12 ), tous·tes les élèves de 10 H reçoivent par exemple une formation à l’information et aux dangers des fake news, assurée en collaboration avec des journalistes. « Le message fondamental à faire passer est le suivant : si vous avez un doute face à une information, d’où qu’elle provienne, prenez quelques secondes pour y réfléchir avant de la partager. Et si le doute persiste: ne la partagez pas ! »

On découvre aussi un projet mené par la HEP Vaud et l’Université de Fribourg en formation continue des enseignant·es, invité·es à transmettre à leurs élèves des outils qui permettent d’évaluer la fiabilité d’une image, d’un texte ou d’un site internet ( p. 15 ). Intéressantes découvertes et échanges en vue ! Enfin, le dossier se clôt avec un retour sur une pratique à privilégier : le dialogue philosophique où, là encore, « les élèves apprennent à penser ensemble, non pas les un·es contre les autres ». 

 

Bonne lecture.

 

Nicole Rohrbach, rédactrice en cheffe