Redessiner l’école ?

Quelle influence l’architecture scolaire a-t-elle sur les apprentissages des élèves ? Et plus largement sur le bien-être de toutes les personnes qui évoluent dans une école, dans ses classes, couloirs, préau, cour, alentours ?

Construits, pour beaucoup encore, au siècle – au millénaire ! – passé, les bâtiments qui abritent actuellement écoles et centres scolaires sous nos latitudes ont été conçus pour répondre à des besoins qui ont évolué au cours de l’Histoire, rappelle notre dossier. De la pierre massive au béton, des salles éclairées au néon aux lumineuses fenêtres orientées plein sud … Les adultes et les enfants, surtout, auxquel·les on demande très rarement leur avis sur la conception des murs entre lesquels grandissent leur apprentissages, s’adaptent et font avec ; « on peut dire que la classe est utilisée mais peu investie au-delà de son usage premier », au contraire des cours de récré, «théâtre d’apprentissages informels entre enfants dont les apprentissages sociaux sont les plus remarquables », relève la docteure en Sciences de l’éducation, Sophie Levrard ( p. 6 ). Cours qui restent toutefois, le plus souvent, terriblement non mixtes : « ( … ) on ne joue pas ensemble, on ne rit pas ensemble, on ne mange pas ensemble ou on ne se donne pas la main dans le rang » ; géographe du genre, Édith Maruéjouls estime que « c’est l’absence de relation filles-garçons dans ces espaces clos qui promeut des formes de violence plus tard » ( p. 7 ). Jeux, découvertes, investissement des lieux : ces cours, si essentielles, méritent qu’on les valorise, voire qu’on les réorganise.

Dans les classes, l’environnement doit aussi se repenser pour suivre les besoins des élèves qui évoluent autant que les exigences du monde scolaire. Une approche possible, observe Aleksandra Vuichard, collaboratrice scientifique à la HEP Vaud, est le réaménagement physique de l’espace, comme le propose par exemple le concept des classes flexibles . En ligne de mire, l’encouragement de la créativité et de l’autonomie des élèves – qui favorisent leurs apprentissages ( p. 12 ). Il s’agit de trouver un équilibre entre liberté et contrainte, souligne un mémoire de bachelor ( p. 14 ) qui a exploré notamment l’apprivoisement – ou non – de différentes assises et lieux de travail proposés aux élèves.

Intéressé·e ? Besoin d’inspiration ? Le dossier se clot avec une bibliographie commentée d’ouvrages proposant de revisiter les différents milieux de la vie scolaire.

Bonne lecture. 

Nicole Rohrbach, rédactrice en cheffe