Incertitudes et complexité : quelle formation ?
Que vois-tu venir ?
Peut-on éduquer à l’incertitude ? Peut-on s’y préparer, y préparer les enfants ? Y’a-t-il des incertitudes plus apprivoisables que d’autres ?
Encore davantage depuis l’arrivée des temps COVID, l’incertitude s’impose, reste collée aux projets, aux envies ; à la vie-même, railleront certain·es. Ici on parle de la « gérer » à défaut de pouvoir la maitriser ; là on crée de plus en plus de nouvelles cases où ranger, classer ces nombreuses inconnues qui affluent.
Et l’école, entraine-t-elle à accueillir non seulement l’imprévisibilité, mais le doute nécessaire, celui qui questionne sans cesse, qui cherche encore et toujours pour ne pas ( trop ) céder à l’anxiété ? L’Educateur a posé la question, en son sens vaste, à des actrices et acteurs de l’école, également à d’autres professionnel·les, partant du principe que leur formation à chacun·e, leur expérience, les a préparé·es, justement, à faire face à cette incertitude si plurielle.
« ( … ) la gestion de l’incertitude fait appel à des compétences socioémotionnelles à construire dès la plus jeune enfance ( … ) Or, elles ne sont à mon avis pas vraiment travaillées à l’école », relève ainsi une pédiatre ( p. 7 ). La « recherche d’uniformisation prévisionnelle est l’un des obstacles principaux qui se renforce avec des manuels et plans d’études trop chargés », estime pour sa part un directeur de Cycle d’orientation ( p. 8 ), tandis qu’un architecte et une enseignante et formatrice, de concert, rappellent que les « meilleures stratégies pour élaborer des réponses adéquates à des problèmes complexes, comme souvent dans la recherche, suggèrent de la coopération, une alliance entre les disciplines, un travail non pas d’addition mais d’articulation transdisciplinaire, au sens où le définissait Piaget » ( p. 9 ).
Genevoise pour l’une, Tunisienne pour l’autre, deux enseignantes racontent aussi comment, face à la période sans école de l’an dernier, elles sont parties à la rencontre de leurs élèves, pour maintenir le lien, leur donner la parole. ( pp. 11 et 13 ). Enfin, une formatrice d’enseignant·es conclut en soulignant la complexité du métier, en tous degrés, face à celle des situations de vie des élèves, à celle des valeurs que l’on tente de maintenir et de transmettre …
Bonne lecture.
Continuons à prendre soin de nous.
Nicole Rohrbach, rédactrice en cheffe