1/2022

Questions d’autorité !

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Cadre, laxisme, souplesse, rigidité, bienveillance, punition, domination, obéissance, rigueur, rapport de force, de pouvoir, pressions, soumission, parole, séduction, manipulation, discipline, écoute… Dès qu’est abordé le thème de l’autorité, les concepts qui viennent l’expliquer, l’habiller, voire la contrecarrer s’accumulent. À l’école, de quelle autorité a-t-on besoin?

Un exercice délicat

Cadre, laxisme, souplesse, rigidité, bienveillance, punition, domination, obéissance, rigueur, rapport de force, de pouvoir, pressions, soumission, parole, séduction, manipulation, discipline, écoute... Dès qu’est abordé le thème de l’autorité, les concepts qui viennent l’expliquer, l’habiller, voire la contrecarrer s’accumulent. À l’école, de quelle autorité a-t-on besoin?

En 2008, rappelle notre dossier ( p. 4 ), les Assises romandes de l’éducation interrogeaient cette autorité éducative, toujours en construction face notamment aux élèves dit·es perturbateurs ou perturbatrices. On y relevait entre autres que quand crise de l’autorité scolaire il y a, c’est à une crise de l’autorité institutionnelle qu’il faut se référer ... C’est apparemment toujours d’actualité.

Autorité par la force, le savoir, les valeurs, le charisme ? Seule celle par l’expérience reste aujourd’hui pertinente ( p. 6 ) relève un pédopsychiatre : « Le courage de retourner face à une bande d’humains qui cachent leurs angoisses dans le refus d’autorité ou au contraire dans un appel à l’aide permanent, force le respect et fait implicitement autorité. »

L’exercice de l’autorité se prépare, rappelle une directrice d’établissement ( p. 7 ) et surtout il gagne par le travail en équipe. « ( ... ) les deux maitres mots sont ensemble et authentique», confirme le psychothérapeute, conférencier et auteur Jean-Luc Tournier ( p. 9 ). La formation des enseignant·es s’adapte ainsi pour, encore, offrir des outils permettant de construire son autorité en fonction de qui l’on est ( p. 12 ). Il s’agit d’éviter l’autoritarisme, qui mène inéluctablement aux menaces, à l’humiliation, pour privilégier cette fameuse relation d’autorité éducative, au cadre « défini et explicité » et qui accepte que les « élèves soient des sujets pouvant s’exprimer» ( p. 15 ). L’objectif n’est-il pas que les enfants apprennent et deviennent autonomes ? Gare toutefois au message donné à l’élève lorsqu’iel « dysfonctionne » : le vocable de perturbateur ou perturbatrice « pathologise » certains comportement ... tout en renvoyant « en miroir ce que dit l’Institution scolaire d’ellemême au final » ( p. 17 ). Enfin, conclut notre dossier, il n’est guère utile de vouloir établir une relation de copinage ou maternante : les élèves ne sont pas dupes – à lire pour s’en convaincre ( s’il le fallait ) ce qu’iels en disent dans l’article mis en ligne ici :

https://www.le-ser.ch/de-quel-cadre-tu-besoin-pour-reussir-lecole_janvier22

Bonne lecture.

Continuons à prendre soin de nous.

Nicole Rohrbach, rédactrice en cheffe