Vous reprendrez bien un peu de philosophie ?
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Depuis quelques années, la philosophie prend ses marques à l’école obligatoire, réinventant en quelque sorte la discipline : jusqu’alors réservée aux plus grand·es qui, apprenant le fondement des pensées d’un certain panel de philosophes ( plus ou moins largement ) reconnu·es, sont ensuite appelé·es à en disserter, la philo, hors des évaluations notées, prend une autre dimension.
Pour le plaisir de penser et de dire
Depuis quelques années, la philosophie prend ses marques à l’école obligatoire, réinventant en quelque sorte la discipline : jusqu’alors réservée aux plus grand·es qui, apprenant le fondement des pensées d’un certain panel de philosophes ( plus ou moins largement ) reconnu·es, sont ensuite appelé·es à en disserter, la philo, hors des évaluations notées, prend une autre dimension.
« Philosopher ? Une vraie activité au sens cognitif du terme », rappelle notre dossier du mois ( p. 5 ), qui souligne que les moyens pour s’y adonner en classe, dès les premiers degrés, se multiplient et ne demandent qu’à être saisis. Formations (en ligne aussi), méthodes, appuis : il reste à (se) trouver l’intérêt et l’intention d’autoriser et d’encourager les questions, comme leurs réponses souvent multiples, parfois surprenantes. Accepter de ne pas savoir, de ne pas avoir raison, oser les débats, les accompagner, les nourrir : qu’on les nomme dialogues, ateliers ou moments philosophiques, ces leçons de philo-là, « outil d’une pensée aussi libre que rigoureuse » ( p. 8 ), entrainent les bases de l’esprit citoyen, tant de l’élève que de l’enseignant·e.
Amener une question ou en laisser venir, d’importantes, d’existentielles – oui, sur la mort aussi (p.14) – ou de légères. Pourquoi … ? Comment … ? Et si … ? Est-ce que … ?
Les jeunes philosophes en redemandent, assurent les enseignant·es qui s’y sont essayé·es : « On peut philosopher dès le moment où on se met à parler » ( p. 9 ) – « Quelle richesse que de pouvoir prendre le temps de moments précieux comme ceux-là ( … ) » ( p. 11 ) – c’est « un espace d’expression nécessaire ( … ) afin de coconstruire le monde de demain » ( p. 13 ).
Philosopher, c’est aussi redonner à l’école des temps hors productivité. « Rappelons donc tout l’enjeu de l’école et de l’attitude philosophique : contribuer à l’humanisation de l’homme ( … ) » ( p. 18 ). Attention : on peut en devenir accro.
Bonne lecture.
Continuons à prendre soin de nous.
Nicole Rohrbach, rédactrice en cheffe