SEJ: Confiance fortement ébranlée - 8/2021

SEJ: Confiance fortement ébranlée

Le Gouvernement jurassien persiste et signe malgré les doutes émis sur les chiffres utilisés dans une motion demandant la réduction de 3 % du personnel administratif. Il la cite sans cesse, devant la Coordination des syndicats ( CDS ), dans un message à la fonction publique jurassienne, dans son programme de législature, dans son plan financier 2022-2026. « Le Parlement le veut, on obéit », prétexte-t-il. Il s’est montré beaucoup moins obéissant quand le Parlement a rejeté deux motions demandant l’abandon de l’automaticité des annuités salariales. Pour répondre à cette volonté manifeste du Parlement, il a, dans la semaine qui a suivi, proposé de ne pas accorder l’annuité en 2022 ! Décevant.

 

En fait, on se demande de plus en plus si ce Gouvernement ne s’est pas fixé comme réel programme de législature le démantèlement du service public jurassien. Il ne l’a pas écrit dans son programme de législature, évidemment, mais beaucoup de ses actes vont dans ce sens. Par exemple, après s’être fait retoquer son projet de suppression d’annuité en 2022, il s’est trouvé dans l’obligation de discuter avec la CDS, partenaire social désigné dans la loi sur le personnel ( LPer ). Ainsi, la CDS, particulièrement ouverte et consciente des difficultés financières de l’État, a formulé une proposition s’inspirant de la ponction salariale introduite en 1993.

Dans la proposition, des principes étaient clairement énoncés.

D’abord, la proposition faite qui introduisait des pourcentages différenciés en fonction des salaires, avec réduction de ces pourcentages chaque année, devait être adoptée pour l’ensemble de la législature avec sa disparition programmée en 2026, ou à l’arrivée effective de la Ville de Moutier dans le Jura. Par exemple, les salaires jusqu’à 5’000 francs devaient participer à hauteur de 0,5 % en 2022. Par contre, les salaires de plus de 13’000 francs subissaient en 2022 une ponction de 3 %. En 2023, tous les pourcentages pour les ponctions étaient réduits de 0,5 %. Ainsi, les salaires jusqu’à 5’000 francs ne participaient plus à l’effort, et les salaires supérieurs à 13’000 francs y participaient encore en 2023 pour 2,5 %. La même réduction de 0,5 % se faisait ensuite en 2024, puis en 2025. Cette volonté de la CDS de faire adopter ce système avait pour but de fixer pour le moyen terme les efforts financiers des employé·es de l’État sans devoir y revenir chaque année.

Parallèlement, en plus de l’octroi des annuités chaque année, la CDS demandait que le renchérissement constaté soit octroyé, contrairement à ce qui s’est produit depuis 2016.

Cette proposition a, disons-le, été manipulée par le Gouvernement qui a fait savoir à la CDS qu’il n’octroierait qu’une partie du renchérissement à la fonction publique jurassienne en 2022, et qu’il n’appliquerait la proposition de la CDS que la première année, se réservant la possibilité de revoir les efforts demandés chaque année.

La CDS s’est alors clairement positionnée par rapport à cette manœuvre plus que décevante. D’une part, sur le renchérissement, sachant qu’une économie salariale allait être proposée, elle ne comprend pas cette manière de faire. Elle donne l’impression que le Gouvernement veut doublement sanctionner le personnel : une fois en ne donnant pas l’intégralité du renchérissement et une seconde fois en procédant à une ponction salariale.

Concernant la ponction salariale, la CDS a réaffirmé que sa proposition initiale constituait un tout à appliquer tout au long de la législature en cours. La CDS a alors exigé que le Gouvernement, s’il persiste à ne vouloir appliquer que la première année de sa proposition, qu’il ne fasse aucune mention d’un accord avec la CDS pour aller dans ce sens.

Ce jour, mercredi 8 septembre, lors de la présentation du budget 2022, aucune indication contraire à ce qui précède n’a été donnée par le Gouvernement.

L’impression désagréable qu’il soit en fait favorable au démantèlement du service public jurassien subsiste. Ses discours de cantine de reconnaissance à l’égard des employé·es, et sa volonté de maintenir un canton-employeur attractif, sont en fait vides de sens. Nous y reviendrons dans un autre numéro, mais on sait que depuis 2016, les salaires de la fonction publique jurassienne ont été réduits, et fortement selon certaines comparaisons intercantonales. 

 

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