SEJ: Économies, économies, économies ! - 04/2022

SEJ: Économies, économies, économies !

C’est avec ces trois points qu’ont été présentés les dossiers en cours lors ducongrès extraordinaire du 10 mars 2022. En effet, plus aucun autre terme n’est utilisé dans l’administration, sur ordre du Gouvernement qui a limité son vocabulaire et son programme de législature à ces trois termes répétés en boucle. Des groupes de réflexion, ils appellent ça comme ça, ont été mis en place en oubliant d’y associer ce qui devrait être des partenaires, comme les communes ou les syndicats. On économise ainsi déjà dans la réflexion à mener.    

 

 

La fonction publique, cet appareil étatique, comme aiment l’appeler les démanteleurs des services publics de la droite plus ou moins majoritaire sur le papier, largement majoritaire dans les faits, tant au Parlement qu’au Gouvernement, est dans leur viseur. C’est la première cible à atteindre. Il faut dire que ses services n’intéressent pas vraiment les nantis que la droite sert, à commencer par l’octroi de réductions d’impôts à la pelle. « Ce dont ils bénéficient servira à toutes et tous », tentent d’argumenter leurs bons et loyaux serviteurs. Pourtant, même les économistes qui appartiennent à leurs rangs admettent aujourd’hui, et depuis un certain temps déjà, que la théorie du ruissèlement n’est pas une réalité. Toutes les statistiques le démontrent, année après année, si les riches s’enrichissent toujours davantage, les pauvres augmentent et s’appauvrissent toujours plus aussi.

Le cercle perpétuel installé dans notre pays et notre canton depuis quelques années déjà poursuit son œuvre. On réduit les impôts quand les comptes sont bons. Ces réductions fiscales mettent en danger les finances des collectivités. On décrète alors des économies qui touchent d’abord les plus faibles et qui réduisent la capacité de l’État d’assumer ses tâches de service public. Quand les économies sont réalisées et les finances rééquilibrées, une idée de génie est systématiquement remise sur la table : la bonne santé de nos finances nous permet d’envisager de réduire les impôts pour rendre notre canton attractif. Et l’on repart pour un tour.

Depuis 2005, les réductions d’impôts dans le Jura, tant pour les personnes physiques que pour les entreprises, notamment avec la récente RFFA, ont fait perdre à l’État jurassien plus de 100 millions de rentrées, plus de 10 % d’un budget annuel.

Quand des crises surviennent, comme la pandémie, ou désormais celle humanitaire liée à la guerre en Ukraine, l’État, et c’est heureux, fait les efforts également financiers pour répondre aux nouveaux besoins identifiés. Mais ce qui n’est pas acceptable est que lorsque les comptes sont faits, et que l’on constate que ces aides soutenues par toutes et tous ont eu des effets sur les finances cantonales, la solution qui émerge est d’en faire payer le prix à la fonction publique, que ce soit dans l’administration ou dans l’enseignement.

En Commission de gestion et des finances, récemment, la question a été posée par un membre de savoir si l’augmentation des tous les pensums des enseignant·es serait susceptible de réaliser des économies sur la masse salariale. Sans rentrer dans les détails, la réponse est naturellement oui. Mais, sans entrer dans les détails aujourd’hui déjà, on devra peut-être le faire juridiquement le moment venu, ces augmentations de pensums ne peuvent se faire sans une augmentation équivalente dans l’administration. La loi sur le personnel l’impose. D’autre part, au niveau primaire, une augmentation du pensum sans modification de la grille horaire créerait une impossibilité technique d’occuper des emplois à plein temps. Hors enseignement de l’anglais, la grille horaire compte vingt-huit leçons et selon des horaires harmonisés. Si pour avoir un temps plein d’enseignement on doit travailler vingt-neuf leçons, l’équation ne peut être résolue. D’autres mesures devront intervenir pour accorder ce droit d’être employé·e à 100 % à tout le monde. Lors du Congrès extraordinaire, le soussigné a rappelé les efforts fournis par la fonction publique jurassienne depuis 2017. Des efforts qui font que, par exemple, les enseignant·es primaires dans le Jura sont les seul·es en Suisse à avoir vu leur salaire diminué par rapport à 2016. Dans le même temps, quinze cantons les ont améliorés et dix les ont maintenus. Un constat valable pour tous les niveaux d’enseignement et sans doute aussi pour l’administration, où les fonctions sont plus compliquées à comparer nationalement.   

Ce qui a été dit au Congrès est pour l’heure valable. Même si des revendications sont susceptibles d’obtenir un succès, comme la réévaluation de fonction des enseignant·es primaires, elles ne seront pas développées par le SEJ en cette période de recherche d’économies. Pour rappel, en 2014, au moment de l’évaluation nouvelle des fonctions, les enseignant·es primaires avaient obtenu la classe 14. Le cout global de la réévaluation des fonctions étant trop élevé aux yeux du Gouvernement, la seule solution pour rentrer dans les clous fut de revoir celle des enseignant·es primaires. Il faut dire que c’est la fonction la plus dotée en personnel dans le Jura avec environ 460 EPT. Cette fonction est alors passée en classe 13 ( 13,97, pour être précis ). Les quelques points manquants pour revenir en classe 14 sont déjà trouvés. Mais comme déjà dit, la revendication ne sera pas développée par le SEJ. À moins que l’on tente de péjorer davantage encore ce statut en augmentant le pensum. Les efforts ne peuvent pas aller toujours dans le même sens, qu’on se le dise.

 

Rémy Meury, secrétaire général du SEJ

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