SEJ : Le plus beau métier du monde

Depuis l’entrée en souveraineté du canton du Jura, l’école jurassienne a dû s’adapter aux changements sociétaux, pédagogiques et administratifs qui l’ont traversée. Chaque canton ayant son propre système, ses particularités, ses avantages et désavantages, cela implique qu’aujourd’hui, non seulement les cantons sont en concurrence dans un contexte de pénurie, mais également dans leur manière de répondre aux besoins et situations complexes. 

• La HEP-BEJUNE compte de moins en moins d’inscriptions depuis le pic de 2021 (cf lire notre billet de l’Educateur de mars, selon les chiffres de l’IRDP ).

• 20 % des jeunes enseignant·es diplômé·es abandonneraient la profession après quelques années seulement.

• Sur les 46 personnes nouvellement engagées pour cette année scolaire dans le canton du Jura, aucune n’est au bénéfice d’un engagement à temps plein. Cela reflète non seulement une tendance professionnelle chez les jeunes, mais également une complexité de la profession qui s’affirme verticalement et horizontalement. 

• Aux troubles d’apprentissages qui sont de plus en plus diagnostiqués et demandent des prises en charge spécifiques, s’ajoutent depuis plusieurs années des troubles comportementaux qui passaient souvent sous les radars et qui sont désormais mis en lumière et demandent eux aussi des mesures adaptées. La Dresse Simon Hardt, pédopsychiatre aux hôpitaux universitaires de Genève , relève un certain nombre de changements sociétaux qui seraient en cause et la gestion de problématiques qui est alors déléguée à l’école.

• Selon les chiffres de l’OFS transmis par la RTS , il manquera environ 10’000 enseignant·es en Suisse d’ici 2031. 

L’autonomisation des directions, l’introduction de l’ordonnance sur la pédagogie spécialisée, la désignation des enseignant·es de référence, la pérennisation de l’antenne d’urgence, l’introduction de nouveaux MER ou encore la nouvelle grille horaire à l’école secondaire impliquent un engagement constant et durable. 

La profession n’est plus la même qu’au siècle passé ou telle que caricaturée dans l’imaginaire de quelques discussions du café du commerce. Or, aujourd’hui, l’enjeu est de proposer une formation attractive et exigeante aux futur·es enseignant·es, de leur proposer des conditions de travail efficientes au niveau de celles proposées par les cantons voisins, et d’améliorer l’image du métier dans la population. Qui aujourd’hui conseillerait à ses enfants de devenir enseignant·e et pour quels motifs ? Une chose est sure. L’école a évolué. Ses élèves, leurs parents, et tous les partenaires également. À quand une évolution des mentalités et une prise de conscience ? En cela, le témoignage au 19h30 du 18 aout de Sabrine Gilliéron, ancienne journaliste devenue enseignante, est particulièrement éloquent.

Christophe Girardin, secrétaire général du SEJ