Une école qui aime lire
Traditionnellement, à l’école de Granges-Paccot, l’arrivée du printemps annonce aussi la Semaine romande de la lecture.
Dans notre école, nous avons à cœur d’y participer depuis plusieurs années. La population de notre village étant multiculturelle, la promotion de la lecture revêt une grande importance à nos yeux. Cette année, le thème nous a particulièrement touchés car notre établissement se situe en pleine nature et à proximité d’un petit bois. C’est ainsi que le 1er cycle de l’École de Chavully a vécu une semaine de la lecture riche en découvertes. Grâce à leur charrette de printemps décorée par les enseignant·es, les enfants sont partis par classe avec une sélection de livres provenant de la bibliothèque communale. Chaque enseignant·e a proposé l’écoute d’une histoire et/ou une lecture individuelle. Les élèves ont pu se mettre à l’aise à leur façon pour lire : allongé·es au creux d’un arbre, assis·es sur une souche ou sur un banc en bois …
Sous un soleil généreux, c’est en s’inspirant des bruits environnants, des odeurs du sous-bois, du crissement des feuilles mortes sous les pieds que les enfants ont exploré de tous leurs sens la nature qui les entourait et qui, pour certain·es d’entre elles·eux, leur était peu familière. Les enseignant·es ont profité de l’occasion pour animer quelques activités en lien avec les sciences de la nature et sensibiliser les enfants aux premiers signes du printemps.
Faisant suite à la lecture, les classe de 1-2 H ont chacune récolté du petit matériel (cailloux, écorces, copeaux, feuilles etc) afin de créer un grand panneau-souvenir de cette agréable semaine. Les matériaux ont été collés par les enfants pour écrire le mot « NATURE ». Le panneau a ensuite été agrémenté de quelques photos.
En parallèle, toutes et tous les élèves du premier cycle ont appris une chanson commune en lien avec le thème. Pour clore de manière joyeuse cette Semaine romande de la lecture, nous nous sommes retrouvé·es le vendredi après-midi à l’extérieur afin de chanter pour nos camarades du cycle 2.
Quelques réactions de nos élèves :
« C’est quoi ça(charrette) ? On ira aussi ? Pourquoi t’as mis des fleurs pis des livres ? »
« Est-ce qu’on peut rester plus longtemps ? »
« Maitresse, ça fait trop peur l’histoire du loup dans la forêt ! »
« Moi j’aimais trop tirer la charrette ! »
« Eh regarde : y’a un bourdon comme dans la chanson ça bourdonne ! »
« J’aime mieux écouter les histoires ici, c’est plus joli ! »
« On pourrait faire une cabane pour les livres ?! »
Cette expérience ayant été un succès, nous nous réjouissons de la prochaine édition et encourageons toutes et tous nos collègues à y participer !
Les enseignantes du cycle 1, Chavully, Granges-Paccot
Une belle rencontre
Rencontrer un écrivain, c’est l’expérience qui m’a été possible de vivre grâce à la Semaine romande de la lecture.
C’était il y a quinze ans. J’étais scolarisée à l’école de Belfaux et pour ma cinquième année primaire, je faisais partie d’une classe à deux degrés. Ce qui se traduit par le fait que nous étions une quinzaine d’élèves à évoluer en cinquième primaire et que six élèves de sixième primaire complétaient la classe. Un joyeux groupe réparti entre deux enseignantes.
Je ne saurais dire comment la Semaine romande de la lecture s’est présentée à mes professeur·es, ni comment tout ceci avait été mis en place, mais je me souviens de la finalité de cette expérience … Rencontrer Susie Morgenstern.
J’avais 9 ans et la lecture occupait une place importante dans ma vie. Je fréquentais régulièrement la bibliothèque communale et scolaire du village, je lisais partout et tout le temps, et, grâce à des enseignant·es passionné·es, j’ai découvert par le biais des lectures suivies, des rallyes littéraires et de la Semaine romande de la lecture, un panel très vaste d’auteur·es jeunesse, comme Xavier-Laurent Petit, Chantal Cahour, Sylvaine Jaoui et bien entendu, Susie Morgenstern.
En amont de cette rencontre annoncée, j’ai dévoré plusieurs de ses romans : Privée de bonbecs, La sixième, Les deux moitiés de l’amitié, Le vampire du CDI, Les treize tartes de Théodore, Lettres d’amour de 0 à 10 et tant d’autres.
Il est difficile, après tant d’années, de se rappeler complètement de ce moment partagé avec elle. Néanmoins, je garde en mémoire son arrivée dans la classe. Je me souviens d’une femme joyeuse, souriante et de ce léger accent outre-Atlantique chantant qui accompagnait ses phrases.
Aujourd’hui encore, et plus que jamais, lire fait partie de mon quotidien. Mes livres jeunesse, gardés précieusement et reliques d’une enfance remplie d’histoires romanesques, cohabitent, dans une bibliothèque qui ne sera jamais assez grande, avec toutes sortes d’autres œuvres ; de la littérature classique et contemporaine, de la poésie, des romans graphiques ou encore des guides de voyage. Lire, toujours et encore.
Comme simple objet, source de savoir ou passeur d’histoires, j’aime le livre, dans son état le plus brut et le champ des possibles qu’il offre : aimer, rire, voyager, rencontrer, pleurer ou encore s’émerveiller.
Après cet éloge passionné, ma profession ne vous étonnera sans doute pas, je suis libraire.
Anaëlle Engel