L’effervescence des Fêtes de fin d’année vient à peine de se terminer qu’il est déjà temps de préparer la fin du semestre et la prochaine rentrée scolaire. Cette nouvelle année sera la dernière avant l’arrivée de Moutier dans le canton du Jura. Cet évènement historique marquera assurément la politique jurassienne, mais également le paysage éducatif.
La ville sera jurassienne au 1er janvier 2026, mais les écoles de la scolarité obligatoire ne passeront au système scolaire jurassien qu’au 1er aout 2026. Cette nouvelle organisation impliquera un certain nombre de démarches pour assurer aux élèves et collègues prévôtois·es des conditions de travail efficientes. De nouveaux contrats jurassiens seront rédigés selon les conditions-cadres votées par le Parlement en assurant le salaire nominal bernois 1. Ce traitement assuré représente la classe salariale associée à l’enseignement dispensé, ainsi que les annuités valorisées par les années de service et à l’exclusion de toutes autres prestations financières (indemnités ou allocations). Cette situation correspond aux conditions habituelles d’engagement lors du passage d’un canton A à un canton B. La subtilité se situe au niveau du salaire. Si le classement dans la grille salariale jurassienne est supérieur (classe + annuité), les collègues seront au bénéfice d’un passage ordinaire dans l’échelle U 2. Si ce n’est pas le cas, une indemnité compensatoire équilibrera sur la durée la différence avec le traitement jurassien. L’article 98c, alinéa 5 de la loi sur personnel 1 indique que « L’indemnité est réduite à mesure que le traitement de l’employé augmente en application de la législation jurassienne, en particulier en cas de progression dans les annuités ou en cas d’adaptation à la hausse du traitement au cout de la vie ».
Cette indemnité compensatoire matérialise l’engagement pris avant la votation sur l’appartenance de Moutier par les autorités. Cette année 2025 sera assurément une année de transition et à plus d’un titre. Au niveau administratif, le bulletin en 1-2 P est en cours de finalisation et sera présenté dans le courant de l’année. Après de nombreuses discussions, ce document sera finalement distribué avec uniquement des informations factuelles sur le suivi des cours sans mention d’un niveau d’atteinte. Cette exigence était portée par nos collègues et le SEJ pour permettre aux enfants d’appréhender leur propre processus d’apprentissage durant les premières années de la scolarité sans la pression d’une évaluation certifiante indélébile à un âge où les progrès sont rapides et parfois fulgurants. Au niveau pédagogique, une nouvelle grille horaire pour l’école secondaire est en rédaction. Une consultation avait été lancée l’automne dernier et avait identifié plusieurs éléments à aménager. Une nouvelle version avec un calendrier ad hoc est en cours de traitement. Au niveau technique, plusieurs divisions du CEJEF sont passées au concept By Your Own Device (BYOD). Ce parti pris implique que le corps estudiantin ait accès à son propre matériel informatique et que l’architecture réseau des écoles et cantonale s’adaptent à cette nouvelle réalité. Au niveau politique, 2025 sera une année d’élections. Les citoyennes et citoyens jurassien·nes se rendront aux urnes pour renouveler leurs autorités politiques, soit le Parlement et le Gouvernement. Une subtilité à prendre en compte sera la participation des électrices et électeurs de Moutier qui éliront donc aussi leurs premièr·es représentant·es au législatif et à l’exécutif jurassiens. Au niveau économique, pour la première fois, le budget 2025 du canton ne tient plus compte de versements par la BNS. Ce changement de politique induit donc une agréable surprise avec un bonus de plus de 16 millions sur l’exercice actuel versé cette fois-ci, alors que l’an dernier des économies avaient été faites en urgence pour compenser le non-versement de cette redistribution fédérale des bénéfices.
Le SEJ restera attentif au devenir de ces projets et vous souhaite une année 2025 remplie d’opportunités pédagogiques, professionnelles et personnelles.
Christophe Girardin, secrétaire général du SEJ