Qui n’a pas rêvé, enfant, d’opter pour une journée d’école buissonnière plutôt  que pour les cours passionnants de son professeur ? Hélas les éventuelles absences épisodiques peuvent vite se transformer en  absences régulières voir chroniques.

Absentéisme scolaire

La très grande majorité des enfants et des adolescent·es se réjouissent de commencer une nouvelle année scolaire. Le nombre croissant de cas d’absentéisme scolaire au cours de l’année montre toutefois que ce n’est pas le cas pour toutes et tous. Lors de leur conférence de presse commune du 7 aout, le SER et le LCH ont souhaité mettre l’accent sur ce problème et présenter des solutions réalisables. 

Bien qu’il n’existe pas de données précises au niveau national, plusieurs cantons et villes font état d’une augmentation des cas d’absentéisme scolaire. On ne parle pas ici d’école buissonnière ou de simplement « sécher les cours » mais bien d’élèves qui s’absentent de manière répétée de l’école pendant plusieurs jours ou semaines, élèves pour lesquelles ces absences sont fréquentes et non justifiées et qui finissent fréquemment par l’apparition d’une résistance importante à la fréquentation scolaire.

Parce que l’absentéisme scolaire peut avoir de nombreuses causes, des approches préventives tout aussi variées et ciblées sont nécessaires. Lors de la conférence de presse votre président a notamment précisé qu’« il est important de combattre ces formes d’absentéisme, car l’école doit demeurer ce sanctuaire pour les élèves, un sanctuaire de savoirs, d’égalité des chances et d’épanouissement personnel … ».

En effet, outre la famille et les amis, l’école exerce également une grande influence sur la santé mentale des élèves. Un enseignement créatif et varié renforce le bien-être des élèves et les aide à avoir une image positive d’elles·eux-mêmes. Même si la tâche n’est pas simple, il convient pour les enseignant·es de percevoir les écarts de comportements par rapport à ce qui peut être attendu d’un·e enfant. Le repli sur soi-même, l’absence d’interaction avec ses pair·es ou encore des problèmes physiques récurrents doivent être pris au sérieux et signalés suffisamment tôt. 

Cependant il convient de préciser que les absences régulières ou chroniques à des cours, ne sont que rarement le fait seul de l’école. De nombreux facteurs entrent en jeu. C’est pourquoi il est important que toutes et tous les acteur·trices concerné·es travaillent ensemble – l’école, les parents, les réseaux de spécialistes. Le communiqué de presse des deux faitières indique qu’« une approche en réseau permet de trouver des solutions dont l’effet est durable ». Le psychologue pour enfants et adolescent·es Stephan Kälin, invité à la conférence de presse du LCH et du SER de cette année, a exprimé cette réalité ainsi : « Personne ne peut résoudre seul l’absentéisme scolaire ».

Quelles mesures alors pour contrecarrer ce phénomène ? Voilà quelques pistes : 

• Un système d’alerte précoce, efficace, clair et qui comprend un suivi étroit des absences.

• Une sensibilisation de tous les acteur·trices à la reconnaissance des premiers signaux d’alarme.

• Des mesures préventives en classe, qui passe forcément par une relation de confiance entre l’enseignant·e et l’enfant ainsi qu’une collaboration étroite entre les parents et les enseignant·es.

Pour réaliser cela, il faut que les écoles et les enseignant·es puissent compter sur des structures et des procédures préventives afin de ne pas perdre de temps en cas de crise.

David Rey, président du SER