Une amie intime et précieuse

Parmi les facultés que l’on dit réservées à l’être humain, l’imagination peut prétendre au rang de la plus extraordinaire. Mais... comment imagine-t-on? Et qu’est-ce que l’imagination? Est-elle innée, acquise? Se développe-t-elle et comment?

En amont d’un séminaire international prévu cet automne à Lausanne et d’un ouvrage à paraitre consacrés à l’imagination dans l’oeuvre de Vygotskij, notre dossier du mois puise notamment dans les théories du pédagogue psychologue biélorusse, appliquées et étudiées toujours aujourd’hui, pour nous amener à la (re) découverte d’un pouvoir dont on aurait bien tort de se priver. Imaginons d’abord... un entretien accordé par Vygotskij à l'Educateur (p. 4), nous expliquant ses points de vue sur le développement de l’imagination chez l’enfant; par exemple l’imagination qui se construit par le jeu spontané (p. 8) et celui de «faire semblant» (p. 13). «Et puis y’aurait un vampire qui leur ferait peur à tous et ils se cacheraient dans le château.» (p. 15) Vient ensuite le jeu sérieux, avec des règles ; devoir gérer des contraintes techniques aide à gagner en autonomie. La confrontation avec le réel, avec les émotions (p. 17), la capacité d’abstraction mènent à l’adolescence où toute expérience, tout apprentissage continuent d’enrichir l’imagination créatrice, insiste le psychologue. L’imagination à l’école? Elle y trouve les outils, le terreau pour s’affiner, pour expérimenter, explorer ; pour apprendre, aux deux sens du mot. «Si les profs ont de l’imagination, ça permet d’avoir des cours plus intéressants et plus originaux.» (p. 10) – «J’imagine surtout mon futur, le futur que je veux.» (p. 11) Lorsque l’imagination s’incarne, relève encore Vygotskij (p. 9), elle devient aussi arts, inventions...

Bonne lecture. Continuons à prendre soin de nous.

Nicole Rohrbach, rédactrice en cheffe