Quand autoritérime avec confiance

Nous vous proposons de jeter un regard sur l’une des thématiques pédagogiques phare de ce printemps pour la partie alémanique de notre canton. Cette thématique intitulée « Autorität macht Vertrauen » (L’autorité crée la confiance) a été au centre des discussions de la Journée bernoise alémanique de notre association à Bienne.

Le 13 mai dernier, plus de 6’000 enseignant·es auront été attendu·es pour le dernier rendez-vous biennois de la Journée bernoise de la formation, les prochaines éditions étant prévues à Berne.

Cette manifestation se déroule tous les deux ans, en alternance avec la Journée des Enseignant·es francophones du canton de Berne organisée par le SEfFB à Tramelan. Pour cette édition, Formation Berne a choisi une thématique qui nous concerne également, mais qui est pour une grande partie rendue plus actuelle dans la partie alémanique par la pénurie marquée d’enseignant·es. Il s’agit de considérer l’évolution du rôle des enseignant·es et les dynamiques de pouvoir et d’autorité dans le système scolaire. 

Formation Berne a préparé sa journée en publiant un dossier sur cette thématique dans la revue pédagogique bisannuelle de Formation Berne, Schulpraxis. Ce dossier s’articule sous l’angle de trois notions que sont l’autorité, le pouvoir et la confiance dans le contexte scolaire et propose des pistes concrètes pour améliorer la gestion de classe et renforcer la confiance dans l’environnement scolaire. En voici quelques éléments notables.

L’importance de la gestion de classe 

• L’autorité d’un·e enseignant·e ne repose pas sur la contrainte mais sur la relation avec les élèves.

• Une discipline stricte peut imposer le respect mais ne favorise pas un environnement d’apprentissage durable.

• Une bonne gestion de classe repose sur la proactivité et la capacité à anticiper les problèmes plutôt qu’à réagir aux perturbations.

Le rôle du pouvoir dans l’école

• L’école est un espace de négociation et de conflit, où s’exercent des jeux de pouvoir entre enseignant·es, élèves et parents.

• L’autorité n’est pas synonyme de domination mais d’une capacité à structurer et à orienter les élèves.

• La reconnaissance du pouvoir des enseignant·es est essentielle, mais son usage doit être réfléchi pour éviter tout abus.

Le concept de « Nouvelle Autorité » (NA)

• La NA repose sur la présence, la résistance non violente et la coopération avec les parents.

• Elle vise à renforcer l’autorité des enseignant·es sans recourir à des méthodes coercitives.

• Ce modèle est parfois mal compris, notamment en étant assimilé à une pédagogie trop permissive.

L’impact de la structure scolaire sur l’autorité

• L’autorité peut être institutionnelle (liée au rôle de l’enseignant·e) ou personnelle (fondée sur le charisme et la compétence).

• Les tensions entre une gestion hiérarchique des écoles et des équipes pédagogiques plus autonomes sont abordées.

• L’équilibre entre autonomie des élèves et cadre imposé par l’enseignant·e est un enjeu central.

Les défis du système éducatif moderne

• La surcharge de travail des enseignant·es est un problème majeur.

• Les exigences multiples (programmes surchargés, attentes sociétales, gestion des comportements) rendent difficile l’exercice du métier.

• Les stratégies pour alléger la charge mentale des enseignant·es sont proposées, comme l’allègement des contenus et une meilleure répartition des responsabilités.

Confiance et relations en milieu scolaire

• La confiance entre enseignant·es et élèves est un élément clé de la réussite scolaire.

• Les enseignant·es doivent gérer des situations de conflit tout en maintenant un climat de respect et de sécurité.

• La communication joue un rôle central dans la construction d’un climat de confiance.

Alain Jobé